Le M23 au bord de l'implosion
14 novembre 2013Difficile de jauger l'importance de cette dissidence. Car ils étaient seulement six à se présenter mercredi devant la presse. Ils disent pourtant représenter 90% des rebelles. Et parmi les meneurs se trouvent des personnalités de poids : Serge Kambasu, le secrétaire permanent et principal négociateur durant les pourparlers, fait partie du groupe.
Un ultimatum à Bertrand Bisimwa
Il faut signer à tout prix l'accord reclament les dissidents. Quitte à plier sur l'intitulé du texte. Car c'est sur cette question que la signature de la fin du conflit a achoppé lundi dernier. La RDC continue de demander que le texte soit baptisé « déclaration ». Un terme que la dissidence se dit prête à accepter.
La diplomatie reste la dernière carte du M23
Le M23 a tout perdu militairement, et ne contrôle plus aucun territoire. Ils sont actuellement des centaines, militaires mais aussi civils, à être en exil. Et l'accord leur permet de rentrer chez eux. C'est sur ce point que les dissidents ont insisté mercredi après-midi en Ouganda.
Si l'accord n'est pas signé, ils auront clairement tout perdu : l'amnistie envers les rebelles, mais aussi les aides à la réintégration sociale et militaire prévues par les accords.
Bisimwa tient-il vraiment les rennes ?
« Bisimwa est un chauffeur qui roule droit dans le fossé, a souligné la dissidence hier. Nous n'avons de toute façon pas besoin de lui pour signer ». Alors, à qui confier à présent la signature ? Des questions qui restent aujourd'hui en suspens.
Pour l'actuel chef du M23, l'événement ne remet pas en cause sa légitimité : « C'est moi qui leur a donné leur mandat, je peux leur retirer à tout moment » a-t-il déclaré, faisant mine de ne rien savoir de l'événement. « Je suis le président du mouvement, je signerai l'accord et déciderai avec qui je signerai l'accord », a-t-il fini par conclure hier.