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Le décès d'un chanteur Oromo ravive les tensions en Éthiopie

Carole Assignon
1 juillet 2020

L'arrestation de l'opposant Jawar Mohammed ajoutée à l'assassinat du chanteur Hachalu Hundessa aggravent les tensions en Ethiopie. Plus de 50 morts sont enregistrés.

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La statue de Ras Mekonnen le père de l'empereur Haïlé Sélassié a été attaquée par des manifestants en colère
Ces manifestations sont une nouvelle épreuve pour le Premier ministre Abiy Ahmed, prix Nobel de la paixImage : Privat

Le chanteur Hachalu Hundessa était une des voix fortes de l'ethnie Oromo durant les années de manifestations qui ont permis au Premier ministre Abiy Ahmed d'accéder au pouvoir en 2018.

Si le mobile de son meurtre reste encore flou, la police assure que des suspects ont déjà été arrêtés. Mais les violences déclenchées par l'annonce de sa mort ont poussé le gouvernement à couper internet dans la capitale Addis Abeba. 

L'assassinat du chanteur éthiopien Hachalu Hundessa a provoqué des protestations aux Etas-Unis
Le bilan des violences monte très vite et a dépassé 80 morts vendredi soirImage : Getty Images/S. Maturen

Cette situation déjà tendue est aggravée par l'interpellation de l'opposant Jawar Mohammed, qui avec certains de ses partisans auraient tenté d'empêcher que la dépouille du chanteur soit ramenée dans sa ville natale pour y être inhumée.

Ces évènements n'augurent pas de lendemains paisibles, estime le chercheur Gérard Prunier qui craint une aggravation des tensions ethniques. "Jawar Mohamed est Oromo, le Premier ministre est Oromo, la victime est Oromo. S'il y a une chose que cette succession d'évènements montre, c'est que les Oromo n'existent pas comme une position politique unitaire et unifiée", indique Gérard Prunier.

L'autre question qu'entraîne ces événements est celle de savoir "si les Oromo comptent plus que les autres Ethiopiens", analyse l'expert Gérard Prunier.

Le point de la situation en Ethiopie

Une situation difficile à gérer

Alors qu'il lui est reproché de négliger les revendications, notamment territoriales des Oromo, le Premier ministre Abiy Ahmed s'est récemment exprimé. "Ce que nos ennemis veulent, c'est que nous ne terminions pas le travail que nous avons commencé. Que le peuple Oromo, pour ce combat de raison, soit tué, que du sang soit versé, que le voyage que nous avons commencé déraille", a déclaré le chef du gouvernement.

Quoi qu'il en soit, avec les violences de ces derniers jours, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix 2019, a fort à faire pour calmer les esprits et ramener la quiétude dans le pays.

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique