L'argent est le nerf de la guerre...
1 mars 2010Avec, en titre, la photo d'un immeuble éventré, la Frankfurter Allgemeine Zeitung parle d'un « spectacle dantesque » et évoque un bilan (encore provisoire) d'au moins 700 morts. Mais comme d'autres confrères de la presse écrite, le quotidien de Francfort revient surtout sur l'accord tarifaire obtenu ce week-end dans la fonction publique. La plupart des citoyens peuvent souffler : fini les grèves dans les transports, le ramassage des ordures ou les jardins d'enfants. Pour autant, ce sont ces mêmes citoyens qui paieront indirectement l'addition. Car, au vu du vide béant des caisses publiques, l'augmentation des taxes et autres impôts locaux est plus que vraisemblable pour assurer le financement de ces hausses salariales.
Un résultat certes problématique, tempère la Süddeutsche Zeitung, mais ce n'est pas non plus un désastre. L'augmentation de 2,3 pour cent des salaires d'ici mi-2011 est légère et progressive. Son étalement sur 26 mois permet une meilleure planification des dépenses et cette nouvelle convention accroît les possibilités de mettre en place des rémunérations liées à la performance. C'est déjà ça! Le quotidien de Munich revient aussi en première page sur la nouvelle affaire financière qui éclabousse la CDU.
Un véritable scandale pour la Frankfurter Rundschau. Ce que l'on nomme « sponsoring des congrès » de la CDU en Rhénanie du Nord-Westphalie et en Saxe, a un vilain goût de corruption. Les partis politique ont pour mission l'information politique de tous et non pas seulement de ceux qui en ont les moyens financiers. Certes, si cette pratique n'est pas illégale, elle témoigne pourtant d'un manque de goût incommensurable. Et fait revenir sur le devant de la scène l'éternel problème du financement des partis politiques.
C'est bien là où le bât blesse, souligne die Welt. Les versements des sponsors aux formations politiques ne sont pas soumis à déclaration officielle, comme c'est le cas pour les dons. Tous les stratèges des partis sont naturellement très tentés de recourir à ce mode de financement. Cette affaire est par contre désastreuse pour une coalition qui, après le cadeau fiscal fait aux hôteliers et les dons financiers démesurés qu'elle a reçu, est soupçonnée de clientélisme. Certes, la CDU et le FDP peuvent bien avoir des rapports privilégiés avec l'industrie et les Ministre-Présidents doivent bien sûr faire en sorte que l'économie de leurs régions se porte bien. Mais pas au nom de leur parti. Au nom du bien public.