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L'amnistie, point d'achoppement du dialogue centrafricain

30 janvier 2019

À une semaine de la fin du dialogue à Khartoum, le projet d'accord n'évoque pas l'amnistie générale aux rebelles. Ils craignent alors d'aller à l'abattoir. Certains sont sous sanction de l'ONU ou cités dans des rapports.

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Rebellen in Bangui
Image : DW/Simone Schlindwein

Albert Mokpeme : "L'amnistie n'est retenue ni par le forum de Bangui, ni par la population centrafricaine qui n'y comprendrait rien"

Depuis le début de cette semaine, les discussions qui ont lieu à Khartoum la capitale du Soudan, portent sur les revendications des groupes armés. Ceux-ci veulent notamment être assurés de ne pas encourir des ennuis après avoir déposé les armes. Une exigence que le pouvoir ne veut pas prendre le risque d'accepter. 

Des craintes à peine voilées

Plusieurs d'entre les chefs de guerre sont sous sanctions de l'ONU ou cités dans des rapports sur les violations des droits de l'homme. Alors à Khartoum, ils craignent d'aller à l'abattoir. Face à l'offre de la médiation de l'Union africaine d'accepter de déposer les armes en contrepartie d'une prise en charge dans l'armée centrafricaine ou dans d'autres activités de la vie active à travers une décentralisation avancée, la quinzaine de groupes armés se méfie.

Pas moins de six points de revendication figurent sur une liste qu'ils ont soumise en réaction au projet de communiqué final.

Il est question dans cette liste, entre autres, d'une fusion des groupes armés en milices provisoires d'auto-défense, une confirmation des grades militaires des chefs de groupes armés et leurs collaborateurs.

Ils exigent également la formation d'un gouvernement de sortie de crise dont le Premier ministre serait issu de leurs rangs.

 

Zentralafrikanische Republik Proteste in Bangui
Image : picture-alliance/AA/H. Cyriaque Serefio

Le principal point d'achoppement

Présent à Khartoum dans la délégation du Rassemblement patriotique pour le Renouveau de la Centrafrique (RPRC), Ahmat Seleman confirme que "l'amnistie générale est le point où ça bloque totalement. Le gouvernement a refusé d'amnistier les groupes armés."

Ahmat Seleman est chargé de mission pour le groupe armé RPRC, une fraction de l'ex-rébellion musulmane Séléka qui fait partie des groupes représentés à Khartoum.

L'amnistie générale a toujours été une revendication brandie par les rebelles centrafricains. Une revendication refusée par le gouvernement représenté à Khartoum par une forte délégation présidée par le directeur du cabinet présidentiel Firmin Ngrebada.

La DW n'a pas pu lui parler. Les délégations étaient réunies à huis clos comme depuis le début des discussions. Mais le porte-parole du président centrafricain, Albert Mokpeme, qui est en contact régulier avec la délégation officielle, explique que "ce qui achoppe c'est notamment des questions telle que l'amnistie qui ne sont pas retenues ! Ni par le forum de Bangui, ni par la population centrafricaine qui n'y comprendrait rien. Mais pour ceux qui sont là-bas, et qui nous donnent des impressions, il y a une volonté d'aller vers la paix et ils travaillent avec sérénité."

Les discussions sont prévues pour s'achever dans une semaine, c'est-à-dire mercredi (6.02.).

Photo de Fréjus Quenum à côté d'une carte du monde
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum