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L'Allemagne et le scrutin européen

Carine Debrabandère, Peter Stützle, AP4 juin 2009

Seuls 43% des Allemands avaient voté aux européennes de 2004. Le scrutin européen est considéré en cette "super année électorale" comme élection-test pour les législatives de septembre.

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Les élections européennes, c'est depuis jeudi et jusqu'à ce dimanche, dans les 27 Etats membres de l'Union. En Allemagne comme dans la majeure partie des pays, la droite a le vent en poupe, avec en tête, la CDU, le parti chrétien-démocrate d'Angela Merkel. Seulement voilà, comme partout, on s'attend à un taux d'abstention très élevé. Seuls 43% des Allemands avaient voté aux précédentes européennes, en 2004. Et l'abstention devrait être plus élevée encore cette année. De là, l'appel de la chancelière allemande :

Hubertus Heil SPD
Hubertus Heil, secrétaire-général du SPDImage : picture-alliance/ Sven Simon

« Nous espérons que les électeurs iront voter. En tous les cas, nous faisons tout pour motiver les gens. Il faut que les citoyens se rendent compte que de nombreuses décisions sont prises au sein de l'Union européenne et qu'il est donc important que nous soyons fortement représentés au parlement. »


Les élections européennes, elles sont un peu perdues en Allemagne, au beau milieu de cette « super année électorale ». 2009, c'est en effet la « Superwahljahr », au cours de laquelle les citoyens sont appelés 16 fois à se rendre aux urnes. Avec comme point culminant : les législatives, prévues le 27 septembre prochain. Le scrutin européen de ce dimanche est d'ailleurs couplé dans sept des 16 Länder, les Etats régionaux, avec des élections municipales. Une fois de plus donc, il s'agit d'un test important pour les législatives de septembre. Et le SPD, les sociaux-démocrates - partenaire de la chancelière Angela Merkel au sein de la grande coalition au pouvoir à Berlin, mais adversaire lors du scrutin de septembre - montre les crocs. Hubertus Heil, secrétaire général du SPD :

Deutschland Angela Merkel Soziale Marktwirtschaft
Angela Merkel en campagneImage : AP

« Les unions chrétiennes placent les marchés avant les êtres humains. Elles veulent plus de capitalisme en Europe. Nous, les sociaux-démocrates, nous plaçons les citoyens avant toutes choses. Et nous nous battons pour une Europe plus sociale. »


L'Europe sociale, les sociaux-démocrates ne sont pas les seuls à la revendiquer. Les Verts notamment en ont fait également leur cheval de bataille. Le parti écologiste était membre de la coalition rouge-verte dirigée alors par Gerhard Schröder, au pouvoir en Allemagne jusqu'en 2005. Les Verts seraient les partenaires du SPD, si les sociaux-démocrates gagnaient les élections en septembre. Jürgen Trittin est le candidat du parti aux européennes :

Parteitag vom Buendnis 90/Die Gruenen - Juergen Trittin
Jürgen Trittin est le candidat des VertsImage : AP

« Les unions chrétiennes abusent de l'Europe pour mieux rogner sur les acquis sociaux. Voici notre réponse : nous, nous voulons plus d'Europe, parce que nous voulons une Europe plus sociale.


Mais les Verts, actuellement en quatrième place des sondages avec 11% d'intentions de vote au scrutin de septembre, ne sont plus les seuls, et loin de là, à talonner les grands partis CDU et SPD. Le FDP, le parti libéral, crédité pour le moment de 15% d'intentions de vote, sera le faiseur de rois aux législatives. Car il est le partenaire de coalition souhaité par les unions chrétiennes. Et puis, il y a également le parti de Gauche Die Linke, avec ses 10% d'intentions de vote. Lothar Bisky, le président du parti, n'est pas tendre avec ses collègues de gauche :

Europawahl: Lothar Bisky, Die Linke
Lothar Bisky dirige le parti de gauche Die LinkeImage : picture-alliance / dpa

« La coalition rouge-verte était contre la mise en place d'un salaire minimum en Allemagne. Elle a ralenti le processus au niveau européen. Les sociaux-démocrates et les Verts sont responsables du développement du dumping social en Allemagne. »

Quid des forces en présence à trois mois des législatives ? On en saura plus dimanche soir, à l'issue du scrutin européen et des élections municipales dans sept régions.