La zone euro menacée par la crise grecque?
16 février 2010Ce n'est pas la première fois que la monnaie européenne est dans la tourmente. Et la question se pose systématiquement: les pays de la zone euro vont-ils à terme tous réussir à se débarrasser de leurs déficits colossaux? Paris et Berlin ont déjà fait partie des mauvais élèves pas plus tard qu'à l'automne dernier. Jean-Claude Trichet, président de la banque centrale européenne:
« L'Allemagne et la France doivent être traitées de la même manière que les autres, selon les mêmes règles. Dans ce domaine, le pacte de croissance et de stabilité est notre maître. »
Selon ce pacte, le déficit de chaque membre de l'Union doit être inférieur à 3% de son Produit Intérieur Brut. Avec 12,7% et des chiffres trafiqués, Athènes est en mauvaise posture mais selon Jose Manuel Barroso, le président de la Commission Européenne, l'euro ne pâtira pas de cette nouvelle crise:
« Notre monnaie commune, l'euro, va continuer à être un instrument important de notre développement. Et ceux qui croient qu'il est en danger doivent savoir que nous allons maintenir le cap. L'Union européenne dispose du cadre nécessaire à la résolution des problèmes qui peuvent subvenir ici. »
Les eurosceptiques, eux, se sentent confirmés dans leur idée d'abandonner l'idée d'union monétaire, notamment ceux qui refusent d'en faire partie, tels que les Britanniques, ou encore les Danois et les Suédois. Le député britannique Nigel Farage:
« Pauvre Grèce, prise au piège de l'euro. Ce dont elle a besoin, c'est d'une dévaluation. Mais elle n'est pas la seule dans ce cas, le Portugal, l'Espagne et l'Irlande pourraient subir le même sort. Des millions de gens en Europe vont souffrir parce que vous, Monsieur Barroso, essayez de maintenir à tout prix ce projet catastrophique qu'est l'euro. Ce projet va s'effondrer et la plupart des gens en Europe pensent que le plus tôt sera le meilleur. »
La crise grecque est donc véritablement un test, pour l'euro et pour la zone euro.
Auteur: Audrey Parmentier/Christoph Hasselbach
Edition: Sandrine Blanchard