La transition s'amorce difficilement au Mali
22 mai 2012A peine annoncée, la transition qui sera menée par Dioncounda Traoré et son équipe suscite déjà le courroux. Le résultat ne s'est pas fait attendre : Dioncounda Traoré à été agressé dans son bureau de Koulouba, près de Bamako. Une agression condamnée de toute part, y compris par la junte. Il s'agit d'une véritable gifle pour la démocratie malienne qui croyait avoir pourtant reçu un ballon d'oxygène.
Chantiers énormes
Les chantiers qui attendent les nouvelles autorités sont énorme et l'aboutissement des efforts ne saurait prendre forme qu'avec l'appui du peuple. Pour l'instant en tout cas, la confusion qui règne à Bamako profite bien aux factions armées qui contrôlent le nord du pays. Selon Yoro Dia, professeur de sciences politiques, la déliquescence de l'État fragilise davantage le processus de sortie de crise :
« Ce qui se passe au Mali est tragique. Après l'effondrement du Nord, le fait que des manifestants puissent entrer dans le palais présidentiel et agresser le président montre à quel point l'Etat est dans un état de déliquescence. La reconquête du Nord n'est pas pour demain. »
Reconquérir le Nord
Pour le professeur Yoro Dia, les forces vives du Mali doivent se concentrer sur un autre objectif majeur : la reconquête des territoires du Nord-Mali.
« Quand plus de la moitié de votre territoire est occupée, la priorité de l'Etat doit être de veiller à l'intégrité de ce territoire. L'énergie de l'Etat doit être déplacée et redirigée vers l'Azawad, vers le Nord pour voir comment les Maliens peuvent trouver un consensus national autour de Dioncounda Traoré ou de qui que ce soit. La personne importe peu. »
Selon les dernières informations, les examens médicaux qu'a subis le président Dioncounda Traoré n'ont révélé aucune lésion grave. Il est toutefois blessé au visage et au dos. Il a apparemment l'intention d'assumer normalement les fonctions qui lui ont été confiées.
Auteur : Isaac Dosso
Edition : Sébastien Martineau