La transition en Egypte
14 février 2011Ces annonces ont plutôt été bien accueillies par les manifestants qui ont renversé vendredi Hosni Moubarak, après 18 jours de protestations. Ahmad Chafic, le chef du gouvernement, se veut rassurant :
"La priorité du gouvernement, c'est le rétablissement de la sécurité pour tous les citoyens égyptiens. Le sentiment d'insécurité qui règne depuis le début de mouvement de contestation doit prendre fin. La situation s'améliore, mais trop lentement. L'un de nos principaux objectifs est de rétablir la normalité du quotidien en Egypte."
Cela dit, quelle place sera réservée aux civils dans ce processus de rétablissement de l'ordre ? On ne le sait pas encore. Le Conseil suprême des forces armées devrait publier aujourd'hui un décret interdisant les réunions syndicales et corporatives. Il faut savoir en effet que le vent de contestation souffle désormais également dans le domaine social. Les employés du secteur public revendiquent des hausses de salaire et une amélioration de leurs conditions de travail.
L'Egypte et le Proche-Orient
Autre aspect du bouleversement politique en Egypte qui focalise également l'attention de la communauté internationale : la situation au Proche-Orient. L'Egypte est le premier pays arabe à avoir signé un traité de paix avec Israël, c'était en 1979. Les dirigeants israéliens et le Conseil suprême des forces armées ont noué hier leurs premiers contacts. Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, s'est déclaré satisfait :
"Le gouvernement israélien salue la déclaration de l'armée égyptienne, qui souligne que l'Egypte respectera les accords de paix signés avec Israel. Ces accords de paix existent depuis longtemps. Tous les gouvernements égyptiens les ont respectés. Nous pensons qu'il s'agit d'un pilier pour la paix et la stabilité, non seulement entre les deux pays, mais pour l'ensemble de la région."
Pour le moment au Caire, les manifestants ont quitté la place Tahrir, le symbole de la révolution, au cœur de la capitale égyptienne. L'armée avait lancé un ultimatum aux dizaines de manifestants qui occupaient encore l'endroit. Les forces armées avaient menacé de les arrêter s'ils ne quittaient pas les lieux.
Auteur : Carine Debrabandère
Edition : Georges Ibrahim Tounkara