La tension toujours perceptible au Niger
25 février 2021Des échauffourées ont secoué dans la journée de mardi et mercredi (24.02.2021) Niamey et quelques autres villes du pays.
L'opposition nigérienne a revendiqué sa victoire après l'annonce officielle des résultats provisoires de la présidentielle. Les résultats de la Commission électorale indépendante (CENI) donnaient le candidat du parti au pouvoir Mohamed Bazoum gagnant avec 55,75% des voix.
Mécontentement de l’opposition
Des groupes de jeunes opposés à la victoire de Mohamed Bazoum ont affronté les forces de l'ordre à Zinder, la deuxième ville du pays et à Kollo, à une cinquantaine de kilomètre de la capitale, ainsi qu’à Niamey.
Certains manifestants et opposants ont été arrêtés. Parmi les personnes interpellées, l'ancien chef d'état-major des armées, Moumouni Boureima (en poste jusqu'en 2010) qui a été arrêté à son domicile mercredi (24.02.2021), selon des sources concordantes.
Il est accusé d'être le meneur des troubles qui ont émaillé l'annonce des résultats. Il est réputé être un proche de Hama Hamadou, principal opposant nigérien qui n'a pas pu se présenter mais qui a soutenu la candidature de Mahamane Ousmane.
"Ce qu’il faut craindre, c’est l’arrestation des leaders de l’opposition", a estimé l’analyste politique nigérien, Issoufou Yahaya, également professeur d’université. (Ecoutez-le en cliquant sur l’image).
Au lendemain des échauffourées, un large dispositif de forces de l'ordre était visible dans la capitale. L'accès au réseau internet a été très réduit depuis mardi dans le pays.
Les derniers développements font craindre une détérioration de la situation dans ce pays déjà confronté à d'immenses défis, notamment la menace jihadiste selon l’analyste politique Issoufou Yahaya.