La religion cimente l'identité lituanienne
5 septembre 2008La Vierge Marie est apparue à des calvinistes en Lituanie, il y a 400 ans à Siluva, dans le centre du pays. Entre le 6 et le 15 septembre, la petite ville sera parée de ses habits de fête pour recevoir des milliers de pèlerins. Le 31 août, une partie est déjà arrivée à Siluva pour un pèlerinage long de 8 kilomètres, annonciateur des festivités et traditionnellement consacrée à la liberté.
Au fil de l’histoire, la religion en Lituanie a été indissociable de la formation d’une conscience nationale, d’un sentiment national. En effet, elle est une forme de différenciation face à son immense voisin russe. À la fin du 19ème siècle, la Lituanie est occupée et doit faire face à une politique de russification, qui implique la suprématie de la religion orthodoxe. La pratique de la religion catholique se fait dans la clandestinité. Par la suite, les mouvements de renaissance nationale qui ont créés la Lituanie moderne se sont servis des réseaux clandestins pour véhiculer leurs sentiments et idéaux.
À l’époque soviétique, l’Eglise est la seule institution reconnue officiellement, mais qui n’est pas contrôlée par le pouvoir. C’est donc logique qu’elle soit devenue un centre de résistance. Le pouvoir soviétique développait des trésors d’imagination pour empêcher les gens de participer aux pèlerinages. Des samedis consacrés obligatoirement à des actions de nettoyage communes, des routes barrées, des fêtes populaires ou encore une ferme porcine installée tout près à l’odeur nauséabonde. Dans l’union soviétique, beaucoup d’églises avaient été transformées en entrepôt ou même en musée de l’athéisme.
Aujourd’hui, l’influence de la religion se fait encore beaucoup sentir en Lituanie. Récemment, selon une résolution du Parlement lituanien, seuls les couples mariés sont considérés comme des familles. Lors des grandes fêtes nationales, les dirigeants assistent à la messe solennelle dite pour l’occasion.