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La Monusco pourrait se retirer d'ici trois ans

Saleh Mwanamilongo
7 novembre 2019

Un rapport de l’ONU propose un retrait progressif de la Monusco sur trois ans: Mais seulement à certaines conditions.

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L'entrée du QG de la Monusco à Kinshasa.
L'entrée du QG de la Monusco à Kinshasa.Image : picture-alliance/dpa/M. Kappeler

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Le rapport a été élaboré dans le cadre d'une évaluation de la mission des Casques bleus en RDC demandée par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le document propose un retrait sur trois ans assortie de conditions, notamment la mise en œuvre des réformes promises par les nouvelles autorités Congolaises. Le rapport a récemment été remis au Conseil de sécurité alors que celui-ci doit se prononcer en décembre sur le renouvellement de la Monusco.

Le plan de retrait des Casques bleus n’est néanmoins pas une nouveauté pour les Congolais. Cela fait plus de cinq ans que ce dossier est au centre des discussions entre la RDC et les Nations unies. Mais selon un diplomate congolais, le déficit budgétaire de l’ONU pourrait précipiter ce retrait.

Sécuriser l'Est

Selon les auteurs du rapport, avec un départ à la fin 2022, l’ONU serait en en bonne position pour assurer une transition responsable.

Le désengagement de l’ONU devrait toutefois se faire en fonction des améliorations sur le plan sécuritaire dans l’Est du pays, estime Eve Bazaiba, députée national et secrétaire générale du MLC, un parti d'opposition.

"La situation n’a pas changé. Nous bénéficions toujours de la présence dissuasive de la Monusco parce qu’il y a de l’insécurité, même à deux pas de la présence des Casques bleus. En échange de la présence de la Monusco, je pense qu’au niveau de la communauté internationale on devrait absolument penser à un palliatif. Nous osons espérer qu’au départ de la Monusco il y aura un programme pour sécuriser la RDC parce que trop c’est trop."

Des Casques bleus font face à des manifestants anti-Kabila en 2016.
Des Casques bleus font face à des manifestants anti-Kabila en 2016.Image : Reuters/T. Mukoya

16.000 hommes

Mais pour Patrick Nkanga, membre du bureau politique du PPRD, le parti de l’ancien président Joseph Kabila, la Monusco n’a pas vocation à rester éternellement en RDC car la situation du pays a beaucoup évolué.

"Aujourd’hui, les forces armées de la RDC ont une capacité de dissuasion et de protection de notre intégrité territoriale qui n’est plus à démontrer. Et si nous devions requalifier le partenariat ce serait pour avoir plus de forces qui se focalisent sur l’Est de notre pays."

Le rapport de l’ONU préconise qu’au terme d’un an, le retrait des militaires onusiens devrait pouvoir s’effectuer dans les provinces du Tanganyika (sud-est) et du Kasaï (centre), et la Monusco devrait rester concentrée au cours de la deuxième année sur les provinces du Kivu et de l’Ituri.

L’actuel mandat de la Monusco qui compte 16.000 hommes expire en décembre prochain. La force est présente en RDC depuis une vingtaine d’années et dispose du plus gros budget des missions de paix de l'ONU avec près d'un milliard de dollars par an.

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