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Nouveau revers électoral pour la CDU d'Angela Merkel

Rémy Mallet
24 février 2020

Après l’alliance controversée d'élus CDU de Thuringe avec l'extrême droite en début du mois de février, le parti de la chancelière a connu un nouveau revers dimanche (23.02) au Parlement de Hambourg.

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Annegret Kramp-Karrenbauer, la dirigeante démissionnaire de l'Union démocrate-chrétienne
Annegret Kramp-Karrenbauer, la dirigeante démissionnaire de l'Union démocrate-chrétienneImage : Reuters/M. Tantussi

A Hambourg, ce sont les sociaux-démocrates qui sont arrivés en tête avec 39% des suffrages. Ils conservent ainsi leur position dans un bastion qu’ils dirigent depuis dix ans. 

En revanche, les résultats de dimanche font reculer les chrétiens-démocrates à la troisième place, avec environ 11,2% des suffrages au parlement régional. Pour le parti de la chancelière allemande Angela Merkel, il s’agit de l’un des pires scores depuis l’après-guerre. Paul Ziemack, le secrétaire général de la CDU, est forcé de reconnaître la débâcle. 

"Je vais aller droit au but et ne pas tourner autour du pot : c'est une journée amère pour la CDU. C'est un résultat d'élection historiquement mauvais pour nous à Hambourg. Il n’y a rien à enjoliver. Les événements en Thuringe et les discussions autour ont joué en notre défaveur à Hambourg."

En effet, un séisme politique s’est produit début février en Thuringe, après l’élection d’un dirigeant libéral avec les voix de la CDU et celles de l’Afd, le parti d’extrême-droite et anti-migrants. Ce qui a poussé une partie de l’opinion allemande à dresser un parallèle avec les années 1930, lorsque le parti d'Adolf Hitler a réussi à conquérir le pouvoir notamment en concluant des alliances avec la droite traditionnelle.

La CDU cherche un successeur à Merkel


Les résutats en Thuringe ont eu des conséquences jusqu'à la tête de la CDU, poussant Annegret Kramp-Karrenbauer, la dauphine d’Angela Merkel, à renoncer à viser la chancellerie en 2021. 

Ce lundi (24.02), le parti de la chancelière a choisi le 25 avril pour désigner son nouveau président, à la faveur d’un congrès extraordinaire. Un pas extrêmement crucial, car ce congrès devra déterminer une nouvelle ligne politique pour la CDU, analyse Oskar Niedermayer, professeur de sciences politiques à l’Université libre de Berlin. 

"C'est une lourde tâche, car il ne s'agit pas seulement de décisions relatives aux nouveaux présidents mais aussi de comment la CDU veut se positionner à l'avenir. Veut-elle poursuivre la voie tracée par Merkel ? Veut-elle faire des offres plus fortes à la partie conservatrice de l'électorat ? Et bien sûr la question de la démarcation entre la gauche et la droite est liée à cela."

Pour l’heure, quatre responsables du parti pourraient se porter candidat à la présidence.  Il s'agit des modérés Armin Laschet et Norbert Röttgen, ainsi que de Friedrich Merz et de Jens Spahn. Ces deux derniers sont partisans d'une rupture nette avec le cap centriste de l'ère Merkel.