La communauté internationale au chevet de la Libye
13 avril 2011Impasse militaire, risque d'enlisement... pour les partenaires de l'OTAN , la situation actuelle est critique. D'autant qu'ils ont les mains liés par la résolution 1973 de l'ONU, une résolution restrictive qui ne prévoit pas l'usage de la force pour déloger Kadhafi. Celui-ci pendant ce temps ne se gêne pas pour bombarder ses propres populations en engageant des mercenaires. Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés a estimé que près de 500 000 personnes ont fui les violences en Libye. Les rebelles affirment que les combats ont fait quelque 10 000 morts, 30 000 blessés et 20 000 disparus. La ville de Misrata est depuis plus de sept semaines bombardée par les troupes de Kadhafi. Devant cette situation Paris et Londres réclament un renforcement des bombardements. Ils estiment que l'OTAN ne joue pas suffisamment son rôle. Faux réplique Washington, en retrait depuis la semaine derniére. L'OTAN fait bien respecter l'embargo sur les armes, la zone d'exclusion aérienne et la protection des civils. L'UE envisage de son côté l'ouverture d'un couloir humanitaire maritime sous protection militaire pour aider la population de Misrata notamment. L'Allemagne a signalé son bon vouloir par la voix de son ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle: "Nous ne participons pas à une guerre en Libye, mais nous sommes prêts à atténuer les souffrances des populations dues à cette guerre..."
Réfugiés en détresse à Misrata
Selon Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l'ONU, près de 4 millions de personnes pourraient avoir besoin d'aide. . Quoi qu'il en soit sur cette toile de fond dramatique, Berlin estime que la solution ne sera pas militaire. La tentative de compromis de l'Union africaine ayant échoué, l'UE renforce ses sanctions économiques contre Mouammar Kadhafi et ses proches. Des milliards d'euros issus de la vente du pétrole et du gaz ont déjà été gelés. Par ailleurs l'UE vient de débloquer dix millions d'euros pour permettre l'évacuation de milliers d'étrangers bloqués dans le port de Misrata: il s'agit en majorité de réfugiés d'Egypte, du Soudan , du Tchad et d'autres pays d'Afrique sub-saharienne..
Auteur : elisabeth Cadot
Edition :Marie-Ange Pieorron