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La colère monte à Duisbourg

30 juillet 2010

La cérémonie en mémoire des victimes de la Love Parade devait se tenir samedi à Duisbourg. Le maire de la ville affronte la colère des habitants qui ne comprennent pas pourquoi celui-ci refuse toujours de démissionner.

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Des centaines de manifestants se sont réunis jeudi devant la mairie de Duisbourg
Des centaines de manifestants se sont réunis jeudi devant la mairie de la ville de la RuhrImage : AP

Depuis quelques jours, la mairie de Duisbourg ressemble à un camp retranché. Le maire, Adolf Sauerland, n'en sort quasiment plus, par peur d'affronter notamment les personnes qui manifestent devant l'entrée du bâtiment, des manifestants qui étaient plusieurs centaines hier. Adolf Sauerland a d'ailleurs reçu des menaces de mort. Il est sous surveillance policière et sa famille a dû quitter la ville par sécurité. Car le maire de Duisbourg cristallise aujourd'hui toute la douleur et l'incompréhension des Allemands face à la tragédie de la Love Parade. On lui reproche de refuser de démissionner, des reproches qui viennent d'ailleurs directement de son camp politique, celui du parti chrétien démocrate, la CDU. Un des ténors de ce parti, Wolfgang Bosbach, président de la Commission des Affaires intérieures au Bundestag, a estimé hier soir à la télévision que Adolf Sauerland devait démissionner.

Aveuglement incompréhensible

Une marche a été organisée mercredi sur les lieux du drame
Une marche a été organisée mercredi sur les lieux du drameImage : picture alliance/dpa

Mais ce dernier, enfermé dans sa mairie, continue à nier sa responsabilité. Il a rappelé que ce n'était pas lui mais un de ses subordonnés qui avait signé l'autorisation de la Love Parade. Un argument assimilé par la majorité des Allemands à un aveuglement incompréhensible. Enfin, le plus déprimant est de voir que l'organisateur de la Love Parade, Rainer Schaller, se défausse lui aussi de ses responsabilités et accable la mairie de Duisbourg. Un jeu de "C'est pas moi c'est lui" qu'a sévèrement critiqué le ministre de l'Intérieur du Land de Rhénanie du nord-Westphalie, Rainer Jäger : "Ce que je trouve insupportable c'est que chacun se rejette la responsabilité, aussi bien du côté de l'organisateur de la Love Parade que de celui de la ville qui a autorisé cette manifestation. Et ceci avant même que tous les détails soient connus."

La presse allemande déplore en effet le manque de courage dans cette tragédie. Encore une fois, c'est Adolf Sauerland qui focalise les critiques. Pire encore, une des motivations du maire de Duisbourg à s'entêter dans son refus de démissionner pourrait être le souci de ne pas perdre ses points de retraite. Pour conserver une future pension de 3500 euros par mois, il faudrait que le conseil municipal vote sa révocation. Ainsi, celui-ci conserverait son droit à la retraite. Un détail indécent quand on pense aux 21 jeunes garçons et jeunes filles qui sont morts samedi dernier.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Carine Debrabandère