La charia divise les rebelles du Nord-Mali
29 mai 2012Les Touaregs du MNLA désapprouvent le contenu du communiqué final publié par le groupe islamiste Ansar Dine, estimant qu'il est différent du protocole d'accord signé samedi. À en croire Mohamed Attayé, membre du secrétariat général du MNLA, les négociations se poursuivent entre les deux mouvements. Et pour cela il refuse de se prononcer sur les raisons de leurs dissensions : « Les deux parties sont en train de discuter. Il n'y a pas d'Aqmi, il n'y a que des enfants de l'Azawad. Je vous parle juste en tant que sécrétaire général du MNLA. Donnez-nous le temps d'élucider les choses. »
« Le temps d'élucider les choses » - mais la question se pose tout de même de savoir si les deux mouvements arriveront à s'entendre. À ce sujet, Mariam Liehoun, chargée de programme au Groupe d'études et de recherche sur la démocratie et le développement économique et social (GERDDES) est plutôt sceptique :
« Ils n'ont pas les même objectifs. L'un est laïc et l'autre veut un État islamique. Je pense qu'ils n'arrivent pas à s'entendre sur le niveau d'implication de l'islamisation. Dans la mesure où il y a aussi des problèmes de leadership, il n'est pas évident qu'ils s'entendent. »
Rapprochement ou éclatement ?
Une rencontre entre les principaux chefs d'Aqmi ainsi que du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest (Mujao), présenté comme dissident d'Aqmi, s'est par ailleurs tenue la semaine dernière à Tombouctou. On parle d'une consolidation des relations entre les islamistes.
Pendant ce temps un nouveau groupe vient de voir le jour dans le Nord-Mali : le Front de libération du Nord-Mali (FLNM) a annoncé lundi sa création pour "combattre les groupes islamistes" qui veulent instaurer la loi islamique.
Auteur : Eric Segueda
Édition : Marie-Ange Pioerron