La BCE, héroïne de la crise?
20 septembre 2012Si vous aviez pensé que l'intervention « sans limite » de la BCE sur les marchés secondaires pour racheter de la dette souveraine, ou du moins la promesse d'intervenir car rien n'a encore été fait et les conditions sont strictes – si vous aviez pensé donc que ce gros bâton brandie par la banque centrale basée à Francfort suffirait pour sortir le Vieux continent de la crise, vous n'avez ni tort ni raison.
Vous n'aviez pas tort car incontestablement les marchés ont salué cette décision, certes incomplète, certes insatisfaisante sur certains points, mais qui a tout de même le mérite d'exister. Grâce à cette planche à billets qui effraie tant l'Allemagne par peur de l'inflation, la BCE peut offrir la chance à l'Espagne ou l'Italie de se financer à des taux supportables. Encore faudra-t-il que l'Espagne et l'Italie acceptent d'engager de nouvelles réductions des dépenses publiques et autant dire que Madrid traine des pieds pour l'instant. Le risque étant grand pour le Premier ministre Mariano Rajoy d'apparaître aux yeux d'une opinion publique exaspérée comme celui qui a vendu la souveraineté espagnole aux banquiers de Francfort ou aux politiciens de Berlin.
Régime de faveur
Mais il y a plus complexe encore et c'est pourquoi vous n'aviez pas raison non plus en pensant que la sortie de crise est proche. Car Paris et Berlin se disputent encore sur un autre sujet, celui de l'Union bancaire. Paris soutient la proposition de la Commission européenne de placer les 6200 établissements bancaires européens sous le contrôle de la Banque centrale européenne. Berlin refuse tout net en affirmant que seules les plus grandes banques doivent être visées par la BCE. Ce qui aurait l'avantage de laisser libre de tout contrôle européen les caisses d'épargnes et les banques régionales allemandes qui bénéficient d'un régime de faveur de la part de leur organe national de contrôle.
Les placer sous l'œil de Bruxelles, ou en l'occurrence de la BCE de Francfort, risquerait de montrer que ces banques n'apportent pas les garanties nécessaires en terme notamment de fonds propres. Alors, il est étrange de voir que la rigueur réclamée par Berlin aux États du sud de l'Europe est soudain moins nécessaire lorsqu'il s'agit des banques allemandes. Comme quoi la crise de l'euro est un vrai révélateur des tempéraments et des égoïsmes nationaux.
Vide politique
Nous poursuivons avec la BCE, la Banque centrale européenne, qui apparaît finalement comme la seule institution européenne qui sort grandie de cette crise. Elle est, face à l'inertie de l'Eurogroupe et de la Commission européenne, finalement la seule à paraître capable de rassurer les marchés et de prendre des mesures efficaces.
Est-ce que la BCE est en train de bénéficier de ce vide politique face à la crise pour s'imposer comme une institution aux compétences accrues ? C'est la question posée à l'eurodéputé française Sylvie Goulard, elle est membre de la commission des Affaires économiques et monétaires.
La Suède, modèle d'intégration
En matière de parité et de diversité, les scandinaves sont plutôt à la pointe. C'est le cas chez Axfood, le géant suédois de la grande distribution. Le groupe emploie en Suède 22% de personnes d'origine étrangère, soit autant – et même un peu plus – que dans la société suédoise.
Une entreprise pionnière en la matière, qui a bien compris son intérêt. C'est un reportage de Benoit Derrier.