Justice et injustices
23 janvier 2009Pendant des mois, des années, les politiques se sont querellés à propos du salaire minimum légal en Allemagne, rappelle la Süddeutsche Zeitung. Maintenant le Bundestag a voté pour l'extension à de nouvelles branches. Plusieurs millions de salariés sont concernés. Selon les cas, les montants diffèrent, six euros, huit euros de l'heure… Et au final il y a un problème, estime la SZ. Soit le salaire minimum est si bas qu'il ne gêne pas les entreprises, mais il n'a alors qu'un effet symbolique. Soit il est suffisamment élevé pour aider réellement les employés, mais dans ce cas il détruit des emplois. La politique ne peut en aucun cas dicter leurs projets de recrutement aux entreprises.
Même analyse pour die Welt, qui considère cette mesure injuste pour tous ceux qui souffrent le plus de la crise financière. C'est un abandon définitif de la politique de réforme menée par l'ex-chancelier Gerhard Schröder et qui a permis la baisse phénoménale du chômage de ces dernières années. La grande coalition a enterré l'idée d'un secteur à bas salaires comme chance d'entrer sur le marché du travail.
La Tageszeitung propose aujourd'hui un reportage sur les victimes des bombes au phosphore dans la bande de Gaza. On peut lire par exemple le témoignage poignant d'Ahmad Abu Halimeh qui a vu le corps de son père brûlé jusqu'aux os.
Le quotidien revient également sur le meurtre en Russie de l'avocat Stanislas Markelov. Après sa disparition ainsi que celle de deux plaignants, plus personne n'ira dénoncer les tortures mises sur le compte des dirigeants tchétchènes. Et la taz avertit : la Cour européenne des droits de l'Homme ne pourra être efficace tant qu'elle ne garantira pas la sécurité de ses plaignants.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung, enfin, s'intéresse au procès du lait contaminé. Et le journal de dresser un constat : en Chine toute la population sait que la peine de mort existe. Pourtant des hommes d'affaires conscients de leurs actes ont utilisé des produits mortels pour augmenter leurs bénéfices. Et la menace de la condamnation suprême ne les a pas dissuadés.