Jung sous le feu des critiques
8 septembre 2009
La priorité du ministre allemand de la Défense est désormais sa propre défense, écrit die Tageszeitung. Exposé au feu des critiques après le bombardement de l'Otan sur deux camions-citernes vendredi, Franz Josef Jung a finalement admis hier qu'on ne pouvait exclure la présence de civils parmi les victimes, mais il se refuse toujours à parler de guerre. Il serait bon que la Bundeswehr arrête de prendre les Allemands pour des idiots sous prétexte qu'elle obéit au devoir de réserve. Lorsque des soldats allemands sont impliqués dans une guerre, il est du devoir des responsables d'informer la population sur ce qui se passe en son nom.
« La guerre et la campagne électorale », titre la Süddeutsche Zeitung. Le bombardement de Kunduz n'a pas seulement tué des civils, il a aussi obligé la classe politique à descendre de son petit nuage. Quel avenir pour l'Afghanistan ? Pour pouvoir répondre honnêtement à cette question - ce qui importe encore plus en ces temps de campagne électorale - il faut d'abord que Berlin fournisse une explication claire de ce qui se passe là-bas : l'Allemagne s'est engagée dans une guerre sans savoir exactement quelle allait être sa mission en Afghanistan.
Die Welt commente de son côté le feu vert donné par Israël pour la construction de 455 nouveaux logements dans des colonies juives en Cisjordanie. Israël a vite ordonné cette construction avant de signer un accord avec les Etats-Unis en vue de stopper la colonisation. Un peu comme si un fumeur se dépêchait de consumer toute une cartouche avant d'arrêter définitivement de fumer. Pour le journal, c'est un moyen pour le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de canaliser les tendances d'extrême-droite de son cabinet et de son propre parti.
Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung enfin, la décision de l'Etat hébreu montre qu'il rejette clairement le gouvernement américain et ses exigences et que Benjamin Netanyahu ne se laisse pas facilement tenir en laisse. Reste à savoir si le président américain Barack Obama va accepter sans piper mot de perdre une partie de son autorité au Proche-Orient.