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Jour d'investiture à Bangui

Carole Assignon23 janvier 2014

Catherine Samba Panza, la présidente de transition en Centrafrique, vient de prêter serment cet après-midi, sur fond de nouvelles violences à Bangui. Hier les affrontements ont fait au moins dix morts dans la capitale.

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Catherine Samba-Panza
Image : Eric Feferberg/AFP/Getty Images

Catherine Samba Panza vient de prêter serment sur la constitution à Bangui. Elle est donc officiellement la nouvelle présidente de transition en Centrafrique. La cérémonie s'est déroulée devant les magistrats de la Cour constitutionnelle provisoire, à l'Assemblée nationale. Ecoutez les propos de la présidente, consciente de l'ampleur de sa tâche.

Nouveaux affrontements à Bangui

Les dernières violences ont opposé des hommes armés présentés comme des ex-Séléka à des civils et des miliciens anti-balaka. Une preuve de plus qu'en dépit de l'élection de la présidente de transition, rien n'est encore réglé.

La mission qui est confiée à Catherine Samba Panza est très complexe, selon Philippe Hugon, spécialiste de l'Afrique et directeur de recherche à l'institut de relations internationales et stratégiques basé en France :

« Premièrement, [Madame Samba Panza] a été élue par une instance qui a une légitimité faible, le CNT, qui est en fait une émanation des Séléka et de Michel Djotodia. Deuxièmement, on peut dire que c'est sans doute la personnalité qui était la meilleure de ceux qui pouvaient sortir du chapeau et être élus pour jouer le rôle de la réconciliation. Il y a encore 7000 membres de la Séléka qui sont armés, donc elle doit tenir compte de ces rapports de force militaires. Sa marge de manœuvre est extrêmement faible par rapport à la situation de conflit entre les Sélékas et les anti-balakas. Même si elle a l'appui de la communauté internationale et aussi, je dirais, de la majeure partie de la population centrafricaine qui veut sortir de ce chaos. »

En dehors de Bangui, à l'intérieur du pays aussi, des milices armées restent toujours actives. Pour Catherine Samba Panza, qui fait de la pacification du pays sa priorité, il faudrait davantage de soldats pour ramener la paix.

Zentralafrika Unruhen in Bangui Soldaten 25.12.2013
Les soldats français et de la Misca ne parviennent pas à endiguer les violencesImage : MIGUEL MEDINA/AFP/Getty Images

Appel à la communauté internationale

La présidente de transition attend un soutien accru de la communauté internationale, mais la France, qui a déployé 1.600 hommes dans le cadre de l'opération Sangaris, a fait part de son intention de ne pas renforcer sa force sur place.

La Misca, elle, compte pour le moment 4.400 hommes et devrait se renforcer pour arriver à 6.000 militaires. 850 soldats rwandais sont en train de se déployer et l'Union européenne a promis de son côté, en début de semaine, l'envoi de 500 hommes en renfort. La mission principale des soldats de l'UE sera de sécuriser l'aéroport de Bangui. L'Allemagne n'enverra pas de troupes au sol.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a nommé hier les membres d'une commission internationale d'enquête sur les violations des droits de l'homme en Centrafrique. Cette commission sera chargée d'enquêter sur les exactions commises depuis le 1er janvier 2013 et de rechercher les responsables.