Inondations, hausse des prix : sentiment d'abandon à Abidjan
13 juin 2018En Côte d'Ivoire, la récente augmentation, fin avril, du prix du carburant à la pompe s'est ajoutée à la flambée des prix des denrées de grande consommation. À ceci s'ajoute la saison des pluies qui perturbe encore plus le quotidien des Ivoiriens avec les inondations. Dans ce contexte, la population ivoirienne a l'impression d'être abandonnée par ses dirigeants qui semblent se préoccuper avant tout du parti unifié, de la succession de Ouattara ou de son éventuel troisième mandat.
"Il faut dire que lorsqu'il y a des pluies diluviennes, la cité est inondée et on a du mal souvent à sortir de nos maisons parce que les canalisations ne sont pas faites dans tous les endroits, ce qui fait qu'il y a toujours des inondations", raconte un habitant de Bingerville, une banlieue d'Abidjan. Un médecin raconte lui qu'il ne peut plus sortir de certains bâtiments en cas de forte pluie. "Et moi j'ai un salon de coiffure, on n'arrive même pas à travailler. Même les voitures restent bloquées ici un peu partout", ajoute Patricia.
Mesures inefficaces
Pour la cherté de la vie le gouvernement avait pris un certain nombre de mesures dont l'utilisation des balances sur les marchés et le contrôle des agents du ministère du Commerce. Mais ces différentes mesures restent sans effets. "Sur le marché quand on vient, le budget ne suffit jamais", regrette un homme venu acheter des légumes pour sa famille. "Mais ce n'est pas de notre faute. On prend, on achète ça déjà trop cher. Vraiment on est obligé de supporter", explique un commerçant. "Tout a augmenté chez les grossistes", ajoute une consœur.
Pour éviter les inondations, des spots sont régulièrement diffusés sur les antennes de la télévision nationale, invitant les populations habitant dans les zones à risque à les quitter immédiatement. "Nous sommes là, on travaille dans l'eau, ça nous fatigue", confie Patricia. "Et là le gouvernement parle de troisième mandat. Pendant qu'il y a des problèmes, les populations souffrent et on ne parle pas de ça. On parle de troisième mandat. Il y a des microbes par ici. Il y a plein de choses que les politiques laissent en suspens pour venir parler de troisième mandat."