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Bukavu souvent en proie aux flammes

El Dorado Mude
24 août 2018

Les victimes de l’incendie du 17 août sont toujours sans abri. Le débat sur l’urbanisation de la ville où 7 incendies ont été enregistrés en 2018 est relancé.

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Demokratische Republik Kongo Stadt Bukavu Straße Zentrum Straßenszene
Image : flickr/Radio Okapi

Incendies récurrents à Bikavu - L'urbanisme anarchique est en cause

L’émotion est encore perceptible à Bukavu, une semaine après l’incendie qui a privé quelque 2600 personnes d’un toit décent pour s’abriter. Le maire de la ville, Meschac Bilubi a déploré le caractère répétitif des incendies et estimé que ce sont les constructions anarchiques qui aggravent la situation. 


Jean de Dieu Kaneka, président du comité de sinistrés d’Irambo, témoigne des difficultés de la population pour se loger : "Le grand problème que nous avons aujourd’hui c’est le logement. A côté de nous, il y a une canalisation d’eau. Les enfants tombent malades parce qu’ils passent la nuit à la belle étoile. Des femmes contractent des infections. Nous assistons aussi à des problèmes psychologiques quand une personne qui hier était encore dans sa maison se retrouve aujourd’hui dehors. Nous avons une trentaine de femmes enceintes qui nécessitent d’être prises en charge par des personnes de bonne volonté."  

Trop de constructions sauvages

 

A voir la rapidité avec laquelle 197 maisons ont été réduites en cendres y compris des églises et un hôpital, Requin Baliahamwabo, ingénieur en bâtiment et travaux publics, estime qu’il y a négligence des services du cadastre et de l’urbanisme dans l’application des normes de construction.

 "Si ça s’embrase comme c’est le cas aujourd’hui, c’est parce qu’il y a un problème de proximité entre les maisons et d’inaccessibilité. Les maisons sont côte-à-côte. On laisse les gens construire comme ils le veulent. Pourtant il existe quand même des normes. Les gens peuvent construire en bois mais bien le faire. C’est un sérieux problème si on peut construire sur une surface de 25 mètres carrés. Le problème, c’est l’administration qui ne fait pas son travail."

L’opposant Moïse Katumbi a envoyé une enveloppe de  100 000 dollars américains aux sinistrés des différents incendies laissés pour compte à Bukavu. Jolly Kamuntu, conseillère de Moïse Katumbi en matière de dialogue communautaire, a personnellement remis l’enveloppe à la Caritas Bukavu

Moise Katumbi kongolesischer Oppositionsführer
Image : picture-alliance/AP Photo/T. Hadebe

"Le président Katumbi a donné sa contribution, c’est un geste humanitaire parce qu’on ne peut pas rester insensible face à ce drame étant donné que des centaines de familles et des milliers de gens sont sans abri."

Mais ce geste n’est pas tout à fait dénué d’intérêt, de l’avis de certains habitants, à quelques mois de la présidentielle.

 

La rentrée scolaire est proche

 

Toutefois, une chaîne de solidarité se déploie en faveur des sinistrés personnes dont 2012 enfants qui passent la nuit à la belle étoile.
 Des vivres et d’autres produits leur sont offerts par des acteurs politiques, des philanthropes, le gouvernement congolais, les femmes journalistes, et la MONUSCO à travers l’organisation caritative 'Lions club international' de Bukavu. Pou Olivier Kabunga, son président, la stratégie est simple :
"Nous nous sommes dit qu’on amène d’abord à manger car tout était brûlé. La deuxième étape est de mobiliser les moyens pour acheter les fournitures scolaires à quelques jours de la rentrée."
Avec la saison des pluies qui s’annonce, certains craignent que les constructions faites à la hâte pour gérer l’après incendie soient emportées par les eaux.