Important soutien financier international pour l'Afghanistan
6 octobre 2016
Réunis à l'initiative de l'Union européenne pour tenter de réunir des fonds pour l'Afghanistan, les plus de 70 pays participants se sont engagés à donner en tout plus de 13 milliards d'euros pour financer le pays au cours des quatre prochaines années.
"De nombreux pays donateurs paient, bien qu’ils sachent que cela ne sert pas à grand chose, car ils sont confrontés à un dilemme, estime die tageszeitung, la taz: si l’on refuse de soutenir Kaboul en raison de la corruption et de la mauvaise gestion qui y règnent, le régime en place installé et financé avec l’aide occidentale va s’effondrer. Les conséquences seraient la prise du pouvoir par les talibans et encore un plus gros flux de réfugiés. C’est pourquoi de nombreux gouvernements se sentent obligés de fournir de grosses sommes d’argent, en espérant seulement éviter le pire. Pourtant, selon la taz, il ne fait pas de doute qu’une partie de l’aide financière transférée depuis 2002 a été contre -productive. Personne quasiment ne s’est occupé de ce qu’il est advenu de ces fonds. Mais parce que l’aide pour le gouvernement afghan doit maintenant également servir à réduire la pression migratoire sur l’Europe, les responsables occidentaux ne voient pas d’autre alternative que de transférer de nouveaux milliards à Kaboul. C‘est le comble de l’impuissance occidentale! ", conclut le quotidien de Berlin.
Kaboul doit encore relever de nombreux défis
En contrepartie des fonds accordés, l'Afghanistan est exhorté à mettre en œuvre un certain nombre de réformes politiques, économiques et sociales.
"La politique occidentale en Afghanistan est un échec, si l’on en croit de nombreux éditorialistes comme, par exemple, celui de la Frankfurter Allgemeine Zeitung: "Si ces importants moyens financiers, dont la moitié a été investie dans la sécurité, empêchent qu’une guerre ouverte n’éclate, une réconciliation politique des belligérants n’a toujours pas eu lieu et force est de constater qu’il n’existe toujours aucune base pour une économie saine et qui fonctionne. La corruption, l‘absence d’esprit civique, le trafic lucratif de drogues et les financiers étrangers qui soutiennent les talibans font qu’une reconstruction de l’Afghanistan reste illusoire", regrette le quotidien de Francfort.