Il y a un an, débutait la révolution égyptienne
25 janvier 2012Comme au premier jour de la révolution, le 25 janvier 2011, la place Tahrir était ce mercredi, noire de monde pour célébrer le début de la révolte contre l'ancien régime du président Hosni Moubarak. Une révolution lancée pour exiger plus de démocratie, plus de droits sociaux et de liberté d'expression. La suite, on la connaît, c'est le départ, trois semaines plus tard du Raïs. Un Conseil suprême des forces armées s'installe. Dirigé par le général Hussein Tantaoui, un proche d'Hosni Moubarak, ce conseil promet plus de démocratie et l'organisation d'élections démocratiques. En attendant la présidentielle prévue cette année, des législatives se sont déroulées, il y a quelques semaines. Des élections remportées par les Frères musulmans. Les commentaires de Hamadi El-Aouni, professeur à l'université libre de Berlin :
« Ça a commencé par un printemps arabe et ça a abouti à un automne islamique. C'est ça la réalité. »
Avec 235 sièges remportés sur les 498 en lice lors des premières élections législatives de l'après-Moubarak, les Frères musulmans se présentent donc aujourd'hui comme la principale force politique de l'Egypte. Une situation qui pourrait évoluer selon Rolf Mützenich, porte-parole pour les affaires étrangères du SPD, le Parti social-démocrate allemand :
«Je crois d'une part que de nombreux égyptiens sont d'accord sur le fait que l'islam est un pont culturel et historique très important dans leur société, dans leur pays, mais d'autre part, à long terme, la majorité des Egyptiens n'acceptera surement pas cette domination de la religion. »
La rue maintient la pression
En dépit du départ de Hosni Moubarak, la vie politique égyptienne reste toujours régie par les militaires. De nombreux Egyptiens ont le sentiment que l'armée tente de leur voler leur révolution et ils sont régulièrement sur la place Tahrir pour manifester leur mécontentement. Et ce mercredi, au Caire, les mouvements pro-démocratie, moteurs de la révolte, ont affirmé qu'ils allaient poursuivre leur révolution inachevée et demander le départ du Conseil suprême des forces armées.
Pour tout dire, ce premier anniversaire du début de la révolution est célébré dans un climat d'incertitude et de tension entre un pouvoir militaire critiqué, un mouvement contestataire à la recherche d'un nouveau souffle et des islamistes qui continuent à savourer leur victoire aux législatives.
Auteur : Georges Ibrahim Tounkara
Edition : Anne Le Touzé