Il y a 500 ans, Martin Luther initiait la Réforme
Au 16ème siècle, le commerce des indulgences est lancé par le Vatican pour financer la construction de la basilique Saint-Pierre. Les Catholiques peuvent acheter une rémission totale ou partielle de leurs péchés. Cela finit par choquer le moine Luther pour qui le pardon ne peut pas se monnayer. Le 31 octobre 1517, il placarde ses "95 thèses" sur la porte d'une chapelle. En réalité, cet acte serait plus de l'ordre de la légende que de la réalité. Reste que l'autorité de l'Eglise est sapée : pour la doctrine luthérienne, l'homme est libre de s'adresser à son Créateur, il n'a plus besoin des prêtres ou des saints comme intermédiaires. Le moine est excommunié en 1521. Quatre ans plus tard, de nombreux paysans se révoltent dans le sud de l'Allemagne au nom de ses idées. Le théologien Andreas Malessa, auteur d'un livre sur le clerc allemand.
"Quand Luther meurt en 1546, il est déjà clair qu'il a déclenché une avalanche, en terme de liberté de conscience, de liberté de religion, de tolérance, d'immédiateté entre l'homme et Dieu. Luther a désorganisé beaucoup de choses, mais il ne savait pas ce que cela donnerait."
Pas un "Wutbürger"
L'Allemagne lance toute une année de festivités autour du père de la Réforme. Le magazine "Der Spiegel" a présenté Martin Luther comme le 1er citoyen en colère - une expression courante au sein de l'AfD ou de Pegida, ouvertement xénophobes. Et qui ne correspond pas à la figure du moine, selon le président du Conseil de l'Église protestante d'Allemagne, Heinrich Bedford-Strohm, chez nos confrères de Deutschlandfunk.
"Martin Luther a parlé de la liberté d'un homme chrétien, il était authentique, passionné. Mais cela ne correspond pas au citoyen en colère. Et cela ne va vraiment pas avec Pegida, une organisation qui diffame et rabaisse systématiquement des personnes ou des groupes de personnes."
Aujourd'hui, les nombreuses églises protestantes héritières de Luther regrouperaient environ 800 millions de personnes dans le monde.