Hausse du chômage en juillet
5 août 2004C’est toujours le même rituel, écrit la Süddeutsche Zeitung. Chaque mois on annonce des chiffres alarmants, le pays s’emporte contre le gouvernement, les employeurs ou les syndicats, et puis le calme revient. On aura donc vite oublié le taux record du mois de juillet, 4,36 millions de chômeurs. Pourtant dans une société basée sur le travail, c’est bien l’une des pires choses qui puissent arriver à quelqu’un de se retrouver sans emploi et très peu en sont à l’abri.
Pour le Südkurier de Constance, les chiffres officiels ne sont qu’une partie de la vérité. Si on y ajoute tous les contrats de formation complémentaire, tous les chômeurs à la préretraite et tous ceux qui, par découragement, n’osent même plus s’inscrire au chômage, on arrive à un chiffre de 8,6 millions de personnes qui n’ont pas de travail. Ce qui représente un taux de chômage de 18,8%. La réforme du marché du travail va tenter d’y remédier, du moins en partie, poursuit le journal. De nouveaux emplois seront lentement créés quand, sous la pression de la nouvelle loi, un secteur d’emploi à bas salaire commencera à se développer. Gerhard Schröder s’est engagé sur une voie bien impopulaire. Mais tout autre aurait provoqué encore plus de chômage, conclut le journal.
Il va falloir s’armer de patience, estime pour sa part la Berliner Zeitung. Il faut d’abord que la population se rende compte qu’il n’y a certes pas d’alternative aux réformes, mais que celles-ci ne sont pas une catastrophe nationale. L’Allemagne pourra s’attendre à une reprise sur le marché du travail au plus tôt l’année prochaine, poursuit le journal de Berlin. Une reprise qui sera sans doute bien modeste au départ. Le processus de retour à l’emploi exigera donc une endurance de plusieurs années, pas seulement de quelques mois.
C’est également l’avis de la Frankfurter Rundschau : c’est triste à entendre, écrit le journal, mais la relance de l’emploi tant attendue se fera encore désirer un certain temps. Même si les chiffres d’affaires se remettent à augmenter, les entreprises ne vont pas s’empresser d’embaucher de nouveaux employés. Au lieu de ça, elle essayent d’effectuer le surplus de travail avec le personnel existant, qui a même souvent été réduit. Pour le quotidien, c’est seulement quand elles auront atteint leurs limites de capacité qu’elles songeront à créer de nouveaux emplois.