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Guinée : pour diriger le pays, pas de double nationalité

Abdoulaye Sadio Diallo
6 août 2024

L'avant-projet de Constitution composé de 205 articles, prévoit notamment une limitation des mandats à deux et la non admission de la double nationalité.

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 Cellou Dalein Diallo et Sidya Toure
Image : Cellou Binani/AFP

Le 29 juillet, les militaires au pouvoir en Guinée ont présenté un avant-projet de nouvelle Constitution au siège du Conseil national de la transition, CNT. Le projet de texte sera soumis à référendum avant la fin de l'année.

L'avant-projet de constitution composé de 205 articles, prévoit notamment une limitation des mandats à deux, l'instauration d'un système de parrainage pour l'élection présidentielle, un âge minimum de 35 ans et de 80 ans maximum pour se présenter, la mise en place d'un nouveau Parlement avec deux chambres: une Assemblée nationale et un Sénat. Autre innovation, la non admission de la double nationalité. 

Dans cet avant-projet de nouvelle Constitution, pour  être éligible aux fonctions de Président de la République, le candidat à l’élection présidentielle doit  "être âgé de 35 ans au moins et de 80 ans, au plus." 

Si certains citoyens trouvent cette condition innovante et normale, le parti, l’Union de forces républicaines, UFR, dont le président Sidya Touré est aujourd’hui âgé de 79 ans, estime que c'est une stratégie toute trouvée par les militaires pour empêcher son leader de briguer la magistrature suprême du pays lors de la prochaine élection présidentielle.

"Il y a déjà une personne qu'on vise, le président Sidya Touré. Si la loi consiste à disqualifier un guinéen de ses civiles et politiques, alors cette loi n’est plus une loi, c’est une dictature formalisée en texte, qu’on fait passer pour l’imposer aux guinéens. Voilà une des raisons pour lesquelles nous tous rejeté", Fodé Baldé, chargé de communication de l'UFR. 

La double nationalité

La proposition de limitation de l’âge du candidat à 80 ans n’est pas le seul point qui attire l’attention des guinéens. Si le nouveau texte prend en compte les candidatures indépendantes, elle proscrit la double nationalité pour les éventuels prétendants à la magistrature suprême. Ce point précis ne viserait pas les poids lourds politiques guinéens comme Sidya Touré  ou encore Cellou Dalein Diallo, tous deux exilés quelques mois après le coup militaire du 5 septembre 2021.

Des habitants de Conakry comme Abdourahamane Baldé eux pensent, qu’il est préférable qu’un candidat n'ait que la nationalité du pays qu’il aspire diriger. 

"Quand on veut assumer certaines responsabilités dans un pays, pour ne pas être sujet à des conflits d’intérêt, il faut renoncer à un des nationalités pour pouvoir défendre comme ça se doit, les intérêts d’un État", dit M. Baldé.

À noter que des sessions de travail thématique devraient être organisées "très prochainement pour enrichir l'avant-projet de Constitution avant sa remise au président de la transition, le général Mamadi Doumbouya.

En 66 ans d’indépendance, la Guinée a déjà eu cinq constitutions, une loi constitutionnelle et la présente charte de la transition.