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PolitiqueAmérique du Nord

Guantanamo, vingt après et toujours pas de fermeture

11 janvier 2022

Vingt ans après l'ouverture de Guantanamo, au moins 39 personnes y sont toujours détenues en dépit des appels pour sa fermeture.

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Des détenus dans le camp de Guantanamo
Des détenus dans le camp de GuantanamoImage : DOD US Navy/picture-alliance/dpa

Il y a vingt ans, la prison de la base navale américaine de Guantanamo, située dans le sud-est de Cuba, recevait ses premiers détenus. Ce centre de détention avait été ouvert dans le cadre de "la guerre contre le terrorisme" décrétée par Washington après les attentats du 11 Septembre 2001. Guantanamo est devenu synonyme de détentions arbitraires sans procès, accompagnées de tortures ou de mauvais traitements.

Encore des détenus

Ils étaient quelques 780 détenues à Guantanamo. D'abord enfermées dans des cages puis dans des cellules de la prison érigées à la hâte sur la base militaire américaine, la plupart ont finalement été libérées, certains après plus de dix ans de détention sans inculpation.

Lire aussi: Guantanamo, toujours une grosse épine dans le pied de Washington

Selon des experts indépendants mandatés par l'Onu, depuis 2002, neuf personnes y sont mortes en détention, sept de suicide présumé, sans aucune suite judiciaire.

Actuellement, il ne reste plus que 39 détenus à Guantanamo, dont 13 sont libérables. Quatorze autres espèrent leur libération, dix ne sont pas encore jugés et deux ont été condamnés.

Tahar Rahim dans le rôle de Mohamedou Ould Slahi dans le film "The Mauritanian"
Tahar Rahim dans le rôle de Mohamedou Ould Slahi dans le film "The Mauritanian"Image : Graham Bartholomew/tobis Film/dpa/picture alliance

Mohamedou Ould Slahi y a été détenu pendant 14 ans, soupçonné d'être impliqué dans les attentats du 11 septembre, il n'a jamais été inculpé mais a été torturé et souffre de troubles de stress post-traumatique jusqu'à aujourd'hui.

Il y a trois ou quatre nuits, je me suis réveillé et j'ai vu ma veste à la porte et j'ai pensé que c'était quelqu'un qui venait me chercher. Parfois, je me réveille et je ne peux pas respirer " témoigne l'ancien détenu.

Une fermeture qui tarde

L'avocat Anthony Natale représente un terroriste présumé d'Al-Qaïda qui est arrivé à Guantanamo en 2006 et attend depuis son procès." Nous avons honte que tout ce qui a fait de ce pays un pays que l'on pourrait dire libre, avec une justice égale pour tous, ait été abandonné. C'est triste et je ne sais pas comment on va pouvoir s'en remettre" explique t-il.

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Ecoutez l'audio

Alors que le débat autour de la fermeture de Guantanamo est relancé depuis l'élection de Joe Biden, Letta Taylor, l'une des responsables de la section crises et conflits à Human Rights Watch se montre plutôt sceptique."Biden a dit qu'il voulait fermer Guantanamo mais jusqu'à présent, nous avons vu des signaux très mitigés de la part de son administration à ce sujet" déplore la militante des droits de l'Homme.

Lire aussi:Critiqué mais toujours pas fermé

Pas plus tard que lundi, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a affirmé que l'administration américaine "restait engagée dans la fermeture de la prison de Guantanamo" assurant, je cite, que les autorités sont en train "d'examiner la voie à suivre".

 

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique