1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Grande coalition : oui ou non ?

Yvon Arsenijevic8 août 2005

Depuis le week-end, plusieurs poids lourds du parti social démocrate de Gerhard Schröder (notamment deux ministres) n’excluent plus l’éventualité d’une grande coalition avec l’opposition de droite, le parti chrétien démocrate d’Angela Merkel, au lendemain des élections anticipées du 18 septembre. Une éventualité qui intéresse – et partage – beaucoup les éditorialistes de la presse écrite à un peu plus d’un mois du scrutin.

https://p.dw.com/p/C9d1
Wolfgang Clement (au centre), ministre de l'économie, l'un des dirigeants sociaux-démocrates qui n'excluent pas l'éventualité d'une grande coalition avec la démocratie chrétienne après les élections générales du 18 septembre.
Wolfgang Clement (au centre), ministre de l'économie, l'un des dirigeants sociaux-démocrates qui n'excluent pas l'éventualité d'une grande coalition avec la démocratie chrétienne après les élections générales du 18 septembre.Image : dpa

Elefantenhochzeit – littéralement mariage d’éléphants, mariage de géants – la TAGESZEITUNG, de Berlin, prend l’expression, courante en allemand, au pied de la lettre, ou plutôt de la photo, en présentant sur une pleine page les postérieurs de deux impressionnants pachydermes jouant à frotti-frotta. La photo (le positif) et, tête-bêche, son négatif. Bref, le « oui » et le « non » à une grande coalition SPD/CDU accompagnés de deux articles développant les argumentaires correspondants. Résumé : ce ne serait certes pas un mariage d’amour mais une grande coalition lèverait le blocage des réformes, estiment ses partisans. Rien du tout, rétorquent ses adversaires : si les deux grands gouvernent ensemble, ce serait la paralysie totale, l’écrasement de toute politique.

Alors, pourquoi ce débat maintenant ? Pour deux raisons, selon la SÜDDEUTSCHE ZEITUNG, de Munich : en cas de victoire globale rouge-verte (donc y compris la nouvelle gauche), une grande coalition serait la moins mauvaise solution. Et deuxièmement : beaucoup de dirigeants sociaux démocrates préfèrent manifestement le maintien, même partiel, au pouvoir à une cure de renouvellement dans l’opposition.

À Bonn, le GENERAL ANZEIGER la voit arriver à grands pas cette grande coalition : « à cause de la gravité de la situation ». Pour le journal de Bonn, ce serait même le meilleur service que Gerhard Schröder pourrait rendre à son parti, même si tout laisse prévoir qu’il ne serait que numéro « deux » dans le couple. Quant la chrétienne démocrate Angela Merkel, elle aurait ramené son parti au pouvoir après seulement sept années d’opposition, pouvoir partagé certes, donc pas le résultat rêvé, mais un résultat quand même, conclut le GENERAL ANZEIGER.

Plutôt « pour » le mariage des éléphants aussi : l’AUGSBURGER ALLGEMEINE, parce que toutes les grandes décisions devraient être consensuelles – et le consensus, explique notre confrère d’Augsbourg, c’est mieux que la paralysie.

Les compromis se font toujours selon le plus petit dénominateur commun, estime par contre l’éditorialiste de la SÜDDEUTSCHE ZEITUNG, qui s’étonne de voir que beaucoup d’électeurs pensent toujours qu’une grande coalition serait plus efficace. Notre confrère de Munich préfère quant à lui une solution claire, du genre : laisser l’opposition actuelle montrer qu’elle est vraiment capable de faire mieux !

Le mot de la fin sera pour la RHEINISCHE POST, pour qui tout ce débat est « dangereux » parce que des dirigeants de la gauche sociale-démocrate sabotent leur propre campagne électorale. Cette campagne, c’est « soit l’un, soit l’autre », écrit le journal, or, une grande coalition, c’est « l’un ET l’autre ». Résultat : une confusion puissance deux pour l’électeur et une pierre de plus au ras-le-bol politique.