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Genève: des membres du service de sécurité de Biya condamnés

Joël Gbegan
4 juillet 2019

La justice genevoise a condamné à des peines avec sursis six membres du service de sécurité du président camerounais.

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Kamerun Präsident Paul Biya
Image : picture-alliance/MAXPPP/B. Eliot

Didier Plécard : "Effectivement la présence régulière de Paul Biya et de son épouse Chantal Biya peut être un symbole embarrassant"

La justice genevoise a entendu puis condamné à des peines avec sursis les 6 membres du service de sécurité du président camerounais ; ceux-là même qui étaient impliqués dans l’agression d’un journaliste de la chaîne nationale à l’occasion d’une manifestation hostile à Paul Biya. Ajoutée la marche de samedi (29.06.19), la question devient préoccupante pour les autorités suisses. 

Avec son statut de pays neutre et défenseur des droits et des libertés, la Suisse est active à présent sur deux tableaux : le premier concerne la facilitation des démarches de paix au Cameroun et le second plus diplomatique, concerne les suites à donner après une semaine d’intense agitation. 

Präsidentschaftswahl in Kamerun Sicherheitskräfte
Image : DW/F. Muvunyi

Didier Péclard, directeur du Master en étude africaine de l’université de Genève explique que "le silence n’est pas en l’occurrence lié à un certain embarras mais plutôt à des habitudes, parce qu’il s’agit de procédures de médiation complexes et délicates." 

Didier Péclard estime que "maintenant, il faut voir aussi qu’il y a une autre clé de lecture : la présence régulière de Paul Biya et de son épouse Chantal Biya peut être un symbole embarrassant au moment où le gouvernement suisse tente d’apporter une médiation dans la crise camerounaise."

Avant la manifestation de samedi (29.06.19), le département fédéral des affaires étrangères avait été très ferme pour rappeler aux autorités camerounaises combien il est attaché à la liberté de la presse. Aujourd’hui dans les journaux et les milieux politiques on en demande un peu plus. Une pétition en ligne voudrait que Paul Biya soit déclaré Persona non grata. Une position que soutient aussi l’ancien député au parlement et d’origine angolaise, Ricardo Lumengo

"Il faut qu’il y ait des restrictions parce les pauvres eux, ils font l’objet de restrictions pour venir étudier ou pour venir séjourner en Europe et de l’autre côté, pour les riches, pour les dictateurs et les personnalités politiquement exposées, eux, ils peuvent venir dans la tranquillité. Alors là, il y a vraiment une inégalité de traitement. Moi je préconiserais une expulsion claire, nette et sévère. Une telle mesure est proportionnée et cela va dans le sens des intérêts de la Suisse."

Contrairement à la rumeur qui fait été de son départ de Suisse, Paul Biya serait toujours quelque part dans les environs de Genève. 

Cliquez sur l'image ci-dessus pour écouter le compte rendu de Joël Gbegan.