"Expérience Althaus"
16 mars 2009"Expérience Althaus" titre la Süddeutsche Zeitung pour qui la langue de bois pratiquée ce week-end au congrès du parti chrétien démocrate était tout simplement insoutenable. Onze semaines après l'accident de ski qui a coûté la vie à une skieuse slovaque de 41 ans, l'Union chrétienne-démocrate a désigné, en son absence, Dieter Althaus candidat pour les élections régionales en août. Le parti a simulé la normalité, comme si rien ne s'était passé, mais il n'a pu dissimuler le fait que personne ne sait jusqu'à quel point Dieter Althaus est résistant, physiquement et psychiquement. La mise en scène a surtout renforcé l'impression que le ministre-président et son parti sont irresponsables de se lancer dans une telle expérience, estime le quotidien.
Tous les regards sont désormais tournés vers Dieter Althaus, note die Welt et le rôle de star que lui confère la CDU est tout sauf un service à lui rendre. Les semaines à venir s'annoncent difficiles: le ministre-président est, par défaut, l'homme de tous les espoirs. Il va devoir s'engager pleinement même si son accident de ski a entièrement changé sa vie. Il a choisi d'assumer ce changement au moment où il est plus que jamais sous les feux de la rampe. Sur le plan personnel, on ne peut que lui souhaiter le meilleur. Mais il ne sera pas pour autant épargné, avertit le journal.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung s'intéresse à la situation au Pakistan. Depuis la partition des Indes britanniques, le pays ne s'est jamais vraiment stabilisé, écrit la Faz. Il n'est donc pas étonnant que les islamistes radicaux se propagent telle une épidémie. Non pas que leurs représentants aient de meilleures propositions pour régler les problèmes du pays. Mais au moins ils ne sont pas usés jusqu'à la corde contrairement à presque toutes les autres forces politiques pakistanaises. Et pourtant, conclut le quotidien, on aurait tort de tenter l'expérience d'une domination islamiste.
Die Tageszeitung, enfin, ironise sur les réactions de la classe politique allemande face à la retraite mirobolante réclamée par Klaus Zumwinkel, ancien patron de la Poste, jugé pour fraude fiscale fin janvier. Il n'existe pratiquement rien de plus beau pour des hommes politiques que d'avoir la certitude d'être du même avis que la grande majorité de la population. Nos représentants ont donc toutes les raisons d'être reconnaissants à Klaus Zumwinkel. Ce dernier revendique une retraite de 20 millions d'euros. Difficile, en pleine crise économique, de ne pas trouver cela culotté. Pour la classe politique c'est du pain béni. L'occasion est trop belle de s'indigner et de s'assurer ainsi les applaudissements du public. Et pourtant. On aura beau trouver le comportement de certains grands patrons aussi écœurant que possible, on ne peut oublier que ce ne sont pas eux qui ont promulgué les lois qui autorisent de telles conduites.