Excuses pour le massacre de Srebrenica
31 mars 2010127 voix sur les 173. C'est le résultat du vote des parlementaires serbes sur une résolution qui condamne les massacres de près de 8 000 Bosniaques musulmans à Srebrenica en juillet 1995. Outre cette condamnation, le Parlement a exprimé ses condoléances et ses excuses aux familles des victimes car tout n'a pas été fait, selon lui, pour éviter la tragédie. Mirkov Cvetkovic, Premier Ministre serbe:
« Nous voulons tourner la page des années 90 et montré que l'on a de la compassion avec ceux qui éprouvent de la douleur. C'est pourquoi j'avais déjà initié beaucoup plus tôt un vote d'une résolution concernant Srebrenica, car c'est une action louable, un geste démocratique. C'est une action de la société serbe qui montre qu'elle ne porte pas seulement le deuil de quelques victimes mais aussi le deuil de victimes étrangères. »
Pourtant si ce drame est le seul épisode de la guerre de Bosnie à avoir été qualifié de génocide par le Tribunal pénal international de l'ONU sur l'ex-Yougoslavie, le TPIY, et la Cour internationale de justice, le Parlement serbe n'a aucunement employé ce mot. D'ailleurs, pendant des années, la Serbie avait minimisé l'ampleur de cette tragédie et de nombreux Serbes considèrent toujours Ratko Mladic, le général à l'origine des 8 000 morts, comme un héros qui a lutté pour la cause serbe. Costa Tschavoschky, professeur de droit à Belgrade et conseiller de Radovan Karadzic, le président serbe à l'époque du drame :
« Non, il n'y a pas eu de génocide. On peut juste parler de crime de guerre. Plus de 400 prisonniers musulmans ont été exécutés, les autres ont été abattus en essayant de rejoindre Tusla sur 60 km de route. Ils étaient armés et donc c'était légitime de les abattre. »
Aujourd'hui, la Serbie appelle de ses vœux la poursuite de la coopération avec le TPIY et souligne l'importance de trouver Ratko Mladic pour qu'il soit jugé devant ce tribunal.
Le 22 décembre dernier, la Serbie a présenté sa candidature à l'Union Européenne, les responsables serbes ont alors exprimé l'espoir d'intégrer l'UE d'ici la fin 2010. Un accord de libre-échange entre l'Union et la Serbie a alors été mis en place.
Auteur: Anais Meyer
Edition: Audrey Parmentier