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Evo Morales en exil

Delali Sakpa
12 novembre 2019

Le désormais ancien président bolivien est arrivé ce mardi au Mexique, où il a obtenu l'asile politique.

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Evo Morales a été recu par le ministre des Affaires étrangères au Mexique, Marcelo Ebrard
Evo Morales a été recu par le ministre des Affaires étrangères au Mexique, Marcelo EbrardImage : picture-alliance/AP Photo/E. Verdugo

Evo Morales, ancien président de la Bolivie est aujourd'hui en exil au Mexique après avoir annoncé dimanche dernier sa démission après trois semaines de fortes protestations contre sa réélection à un quatrième mandat, et alors que l'armée et la police venaient de lui demander de quitter ses fonctions. Il est arrivé peu après 17h00 TU au Mexique ce mardi 12 novembre. À la Paz, le Sénat doit désigner le chef de l'Etat par intérim. 

Evo Morales
Evo MoralesImage : Reuters/E. Garrido

Après avoir été poussé vers la sortie par l'armée, les soutiens de la gauche en Amérique du Sud en faveur d'Evo Morales ne cessent se mobilisent en dénonçant le fait que celui serait victime de coup d'Etat dissimulé. C'est le cas d'Emir Sader, sociologue brésilien et professeur de sociologie à l´université de Sao Paolo, qui ne comprend pas le silence de l´Union européenne et dénonce un coup d'Etat militaire. "Qui est au pouvoir maintenant ?", interroge-t-il. "Les militaires qui ont décrété l'Etat de siège." 

"Pas de coup d'Etat"

Olivier Dabene, professeur à Sciences-Po Paris et président du Political observatory of latin America, n'est pas du même avis et ne pense qu'il s'agisse d'un coup d'Etat. "Il n'y a pas de coup d'Etat parce que la démocratie va être vraisemblablement rapidement restaurée, réorganisée à l'aide d'élections", estime-t-il. La deuxième vice-présidente du Sénat, Jeanine Añez, a pour l'heure revendiqué la présidence par intérimn et devrait, selon la Constitution, convoquer une élection présidentielle dans les 90 jours suivant la démission d'Evo Morales.

À la question de l'exil au Mexique d'Evo Morales et des possibles scénarios qui se profilent, Olivier Dabene estime que tout est possible, même un retour à une possible nouvelle candidature de Morales. "C'est évident qu'il ne va pas s'abstenir de faire des commentaires sur la situation politique dans son pays et s'il y a de nouvelles élections, il va chercher à peser sur le déroulement de la campagne puisqu'on ne sait pas si il sera autorisé à être candidat."

Même si dimanche soir, des milliers de Boliviens ont déferlé dans les rues pour célébrer le départ d'Evo Morales, au moins 40 à 45 % de la population estime que le pouvoir a été "volé". L'Organisation des Etats américains (OEA) doit quant à elle avoir mardi à Washington une réunion sur la situation en Bolivie.