Encore trop d'inégalités dans les écoles allemandes
12 décembre 2012Selon les études américaines Iglu et TIMMS, les élèves allemands se maintiennent à une place honorable au classement international. Mais leur réussite scolaire dépend toujours beaucoup de leur origine sociale, et ce malgré les tentatives de réduire les inégalités.
Le système scolaire allemand brille toujours par son injustice, déplore die tageszeitung. Certes, on a progressé dans certains domaines, comme l'apprentissage précoce de la langue allemande ou la réorganisation des journées d'école. Mais l'orientation des élèves après la primaire reste une grande injustice : à compétences égales, un enfant de diplômé a toujours bien plus de chance qu'un enfant d'ouvrier d'être orienté vers le lycée et non vers une filière professionnelle. Pire encore, l'écart s'est creusé ces dernières années.
Même constat dans la Süddeutsche Zeitung, mais le quotidien préfère regarder du bon côté de la médaille. L'Allemagne consacre moitié moins d'argent à l'école primaire que la plupart des autres pays européens, et pourtant, ses élèves sont toujours dans le premier tiers du classement international. Les efforts fournis depuis dix ans pour améliorer les chances des enfants issus de l'immigration portent leurs premiers fruits, même si l'Etat ne peut évidemment pas complètement compenser les inégalités.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung plaide pour un nivellement par le haut. La comparaison entre les différentes régions d'Allemagne montre que de nombreux élèves ne sont pas suffisamment stimulés. Face à des classes de plus en plus hétérogènes, il est extrêmement difficile pour les enseignants de satisfaire de façon égale les besoins des bons et moins bons élèves. Certes, les études comparatives ne reflètent pas la réalité dans les écoles, mais elles permettent de pointer les faiblesses des systèmes éducatifs. Si l'Allemagne veut faire de réels progrès, il faut qu'elle encourage ses élèves talentueux.
Une idée également défendue par Die Welt. Actuellement, moins de 10% d'élèves allemands atteignent le niveau le plus haut en lecture, mathématiques et sciences naturelles. Or en Allemagne, on ne parle que de la promotion des plus faibles. Un pays qui a de moins en moins d'élèves, et donc bientôt de moins en moins de diplômés, ne doit pas craindre de favoriser ses élites. Il suffit pour cela d'équiper les écoles en personnel et en matériel adéquat. Et de permettre aux élèves les plus faibles de profiter du niveau des plus forts.