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En reportage en Tanzanie

Julia Hahn / Adrian Kriesch15 février 2013

Adrian Kriesch et Julia Hahn sont allés explorer l'extrême nord-ouest de la Tanzanie pour la DW. Quelles impressions et quels souvenirs ont-ils remporté de leurs recherches à North Mara ?

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Adrian Kriesch
Adrian KrieschImage : DW/J. Hahn

Adrian Kriesch : « Tous les Européens qui visitent la Tanzanie connaissent le mot 'mzungu'. C'est comme ça que la plupart des habitants saluent les touristes à la peau claire. C'est dit sans arrière-pensée et il faut juste s'y habituer. Par contre, il y a une chose que je n'ai vue que dans les villages autour de North Mara : des gens qui ont les yeux brillants de convoitise, littéralement avec des dollars dedans, quand il voient passer un étranger. J'ai étudié en Tanzanie et je me suis beaucoup promené dans le pays, mais être abordé par autant de passants me demandant de l'argent, c'était quelque chose de nouveau dans un pays plutôt accueillant. Tout tourne autour de l'argent. J'ai vraiment eu l'impression que la richesse en matières premières peut changer la mentalité de toute une société. »

Julia Hahn en pleine interview
Julia Hahn en pleine interviewImage : DW/A. Kriesch

Julia Hahn : « C'était mon premier voyage en Tanzanie, un pays qui dégage une aura incroyablement positive. L'expression 'Hakuna Matata' ('pas de problème'), je l'ai entendue des centaines de fois par jour. Même quand les problèmes étaient évidents, en particulier dans la région aurifère de North Mara. Ici, deux mondes coexistent : dedans, c'est la mine. Avec ses employés logés dans des bungalows simples mais bien équipés et pouvant se nourrir plusieurs fois par jour à la cantine de la mine. Ils font les trois-huit et ont des congés payés. S'ils veulent sortir de la mine, ils n'ont qu'à prendre l'avion privé de la compagnie et n'ont pas à faire six heures de voiture sur une piste pleine de trous pour rejoindre l'aéroport le plus proche. Le contraire absolu, c'est dehors : le monde des gens du village, les 'intrus'. Certaines de leurs cabanes sont construites tellement près de la mine que des pierres issues des gigantesques montagnes de gravas tombent dessus. Ils n'ont ni électricité, ni eau courante. Et où qu'ils se trouvent, devant leur porte, sur le terrain de jeu des enfants, au marché, ils ont toujours la mine sous le nez. Cela leur rappelle en permanence combien leur pays est riche et à quel point eux-mêmes en profitent peu. »