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Denis Kadima à la tête de la CENI, ça ne passe toujours pas

Jean Noel Ba-Mweze
25 octobre 2021

Colère du parti de Moïse Katumbi : en confirmant le choix de Denis Kadima à la tête de la CENI, le président Tshisekedi a franchi la ligne rouge.

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Les églises protestante et catholique se sont également prononcées contre le choix de Denis Kadima pour diriger la CENI
Outre le parti de Moïse Katumbi, protestants et catholiques se sont également prononcées contre le choix de Denis Kadima pour diriger la CENIImage : Facebook

La confirmation de Denis Kadima à la tête de la CENI par Félix Tshisekedi a eu lieu deux jours après la réception d'une lettre par le président. Lettre de Moïse Katumbi qui lui demandait de rejeter la liste entérinée par l'Assemblée nationale des membres de la Ceni. Moïse Katumbi rappelait l'absence de consensus des confessions religieuses sur le nom du président. 

La décision du chef de l'Etat d'investir par ordonnance, le 22.10, douze des quinze membres du bureau de la Commission Électorale Nationale Indépendante équivaut donc à un véritable affront pour le parti Ensemble pour la République qui compte 70 députés à l'Assemblée nationale.

Son secrétaire général Dieudonné Bolengetenge menace : "Dans notre engagement politique il ne s'agit pas de faire seulement ce qui nous plaît. Il s'agit de voir ce que le peuple attend de nous en ce moment précis. Et je crois que les Congolais ne sont certainement pas disposés à accepter dès à présent, le principe d'une élection truquée en 2023 ou d'une répétition de ce qui s'est passé en 2018. Il appartient maintenant aux instances de notre parti de se réunir et de trancher par rapport à ces attentes de la population."

"Il ne s'agit pas seulement de faire ce qui nous plaît" (Dieudonné Bolengetenge)

Une colère à l'impact limité 

Ensemble pour la République et ses alliés sont la deuxième force au sein de l'Assemblée nationale, après le groupe des députés venus du Front Commun pour le Congo (FCC). Mais pour Nkere Ntanda Nkingi, professeur à l'université de Kinshasa, même si les Katumbistes se retiraient de l'Union sacrée, cela n'aurait qu'un impact limité sur le pouvoir du président Félix Tshisekedi.

"Je reconnais volontiers les quelques députés qu'ils ont au niveau du Parlement, mais, la majorité, s'il devait se retirer, resterait la majorité. Ça n'aura pas un impact par rapport à l'opérationnalisation de la vision de l'Union sacrée au niveau du Parlement. Et même quand on considère la place du parti Ensemble au niveau de la nation, franchement, au-delà de Lubumbashi, je ne vois cette structure nulle part."

La population civile est elle aussi divisée sur l'investiture de l'équipe Kadima.  Si la nouvelle société civile a salué la décision, la coordination des experts de la société civile estime, elle, qu'avec cette investiture, le président Tshisekedi terminera son mandat avec "une impopularité au sommet de l'échelle". Pour l'heure, la présidentielle est toujours prévue fin 2023.