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Le meurtre d'un élu pro-migrant ravive les tensions

Rémy Mallet
18 juin 2019

La presse allemande est de nouveau dominée par l’affaire Walter Lübcke, du nom d’un élu pro-migrant soupçonné d’avoir été assassiné par un militant d’extrême-droite.

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Deutschland Trauerfeier für Walter Lübcke, Kasseler Regierungspräsident
Image : picture-alliance/dpa/S. Pförtner

"L’attaque contre un représentant de l’Etat est une attaque envers nous tous", commente d’emblée der Spiegel sur son site internet.  

L’homme soupçonné d’avoir commis cet acte a 45 ans et est lié à la mouvance néonazie. Il aurait abattu l’élu membre du parti conservateur d'Angela Merkel début juin.

Walter Lübcke est sans doute mort "parce qu’il a clairement dit tout haut son avis face à des personnes qui ne pouvaient accepter que venir en aide aux réfugiés était une cause noble", poursuit der Spiegel. 

C’est aussi "parce qu'il a insisté sur le fait que vivre ensemble dans notre pays est basé sur les valeurs chrétiennes et que cela inclut l'aide aux personnes dans le besoin", conclut le magazine. 
 

Deutschland PK zum Mordfall Lübcke
Le meurtre présumé d'un élu pro-migrant par un sympathisant néonazi constitue un "signal d'alarme" pour toute l'Allemagne, a averti mardi le ministreallemand de l'Intérieur, Horst Seehofer. Image : picture-alliance/dpa/B. von Jutrczenka

"Si les soupçons se confirment, ce serait pour la première dans l’histoire de la République fédérale qu’un élu est victime d’un assassinat politique venant de l’extrême-droite", précise Die Zeit. Le journal rappelle que jusqu’ici les assassinats politiques ont été le fait d’extrémistes de gauche.  

L'hebdomadaire de Hambourg n’hésite pas aussi à s’en prendre aux plateformes de réseaux sociaux qui "continuent de rejeter toute responsabilité au sujet des messages de haine qui y sont diffusés". 
"Certes, les meurtres ne sont pas commis sur internet, mais ils y sont pensés et fantasmés publiquement jusqu'à ce qu'ils deviennent réels", conclut die Zeit. 

Cette affaire est bien le signe que la société allemande est de plus en plus divisée et qu’elle a pris une toute autre dimension, note pour sa part la Tageszeitung.

"Le fait que Lübcke ait été insulté même après sa mort montre à quel point la haine s’est déchaînée", renchérit le quotidien de Berlin. 

La tension monte entre l'Iran et les Etats-Unis 

 

L’autre sujet qui a suscité l’intérêt de la presse allemande concerne l’Iran, après l'attaque de deux pétroliers en mer d'Oman, attribuée par Washington à Téhéran. 
 

"Le régime iranien n’a rien à perdre : c’est ce qui explique sa stratégie d’escalade ", croit savoir la Süddeutsche Zeitung. 

Le journal de Munich s’intéresse par ailleurs à l’Union européenne qui a clairement indiqué qu’elle quitterait l’accord nucléaire si l’Iran ne limitait pas l’enrichissement de l’uranium à des fins civiles. 
"Toutefois, il est regrettable que l’Union européenne n’ait aucun moyen d’empêcher Téhéran de rompre le contrat", déplore le quotidien. 
 

"Le conflit avec l'Iran est un exemple de ce que l'Europe manque de puissance mondiale. Ce n'est pas nouveau. Mais c'est frustrant de le découvrir de nouveau", insiste pour conclure la Frankfuter Allgemeine Zeitung.