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Elections sous tension en Côte d’Ivoire

Julien Adayé
11 octobre 2018

La campagne électorale pour les municipales et les régionales de samedi prochain (13 octobre) en Côte d’Ivoire a été frappée par des actes de violence dans plusieurs localités du pays.

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Parlamentswahlen Elfenbeinküste
Image : Reuters/T. Gouegnon

Un candidat blessé à la machette à Guiglo dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire, plusieurs autres candidats menacés dans le Nord, dont un arrêté et placé en détention. A Abidjan, dans les quartiers de Koumassi et de Port Bouêt dans le sud de la ville, c’est le quartier général d’un candidat qui a été saccagé par des hommes en armes, une attaque qui a fait plusieurs blessés. 

Des attaques qui font craindre le pire

Ailleurs, c’est le meeting d’un autre candidat qui a été perturbé par des partisans d’un adversaire armés de machettes. Cette attaque a fait deux blessés graves. Pour Reine-Denise, tout cela rappelle les violences de 2010 et présage mal des élections nationales en 2020.
"Nous sommes en train de préparer le même scénario que 2010. Parce que normalement après l’alliance politique PDCI- RHDP, il y a eu séparation et cette séparation ne devrait pas normalement provoquer de problèmes. Mais ce que je vois aujourd’hui, c’est que la campagne électorale est émaillée de violences, et ce n’est pas profitable pour l’un ou l’autre. Avec ces violences, cela montre que 2020 est vraiment à craindre" estime Reine-Denise.
Pourtant, la majorité des candidats sont issus du parti démocratique de Côte d’ivoire (PDCI) et de la coalition au pouvoir (RHDP), deux ex-alliés qui se connaissent très bien. Jean Claude Koutouan, médecin, explique que si pour des élections locales, l’ambiance est aussi virulentes il faut s’inquiéter pour la présidentielle de 2020. Selon lui "si juste pour de petits trucs de quartiers et de communes, on se comporte comme ça... C’est sûr et certain que pour la présidentielle, on aura des agressions mortelles.  Et je pense qu'on va vers des risques. Mais j’espère que d’ici là chacun sera visité par l’esprit de l’apaisement."

Des questions sur l'issue du scrutin

Avec les violences de ces derniers jours, certains observateurs s’interrogent sur l’issue du scrutin de samedi. Mais pour Awa Fofona, cadre de banque cela est un avant-goût de ce qui va se passer en 2020. Cela fait déjà peur. "Je suis Ivoirienne et je sais de quoi on parle quand on dit 2020, ce sont les élections présidentielles. Pour ce qui devrait être normal, ça fait peur en Côte d’ivoire. Juste à cause des intérêts mesquins des uns et des autres."
 Un sentiment de peur que partage Jonas Kouakou, chef d’entreprise. Pour lui "quand on entend 2020, ça fait peur. Parce que si les gens commencent à se chauffer pour des élections municipales, cela va sans dire qu’en 2020, avec les élections présidentielles ça sera pire. C’est mieux que ça se présente ainsi parce qu’on a au moins le temps de sensibiliser suffisamment les populations.’’ 
Débutée le 28 septembre dernier pour durer deux semaines, la campagne électorale pour le scrutin du samedi 13 octobre prochain s’achève ce soir à minuit. Pour la sécurisation de ce scrutin, 30.000 agents des forces de l’ordre sont mobilisés. En attendant c’est tout le pays qui retient son souffle.