Egypte : le gouvernement remanié, les manifestations continuent
31 janvier 2011Cette nuit déjà, des centaines de Cairotes avaient bravé le couvre-feu en vigueur dans tout le pays pour occuper la place Tahrir, épicentre de la contestation populaire. Soutenu par les Frères Musulmans, le dirigeant de l'opposition Mohamed ElBaradeï a lancé un appel à la grève générale et invité les manifestants à participer mardi à une marche géante. Un appel qui a été entendu à Alexandrie, où les organisateurs ont promis une mobilisation massive.
En face, le chef de l'Etat égyptien a chargé son nouveau Premier ministre Ahmed Chafik d'engager des réformes politiques. Il s'est également dit favorable à un « dialogue avec toutes les parties ». Parmi les changements effectués au sein du gouvernement : le remplacement du ministre de l'Intérieur Habib el-Adli, dont les manifestants réclamaient le départ, par le général Mahmoud Wagdy, qui a dirigé les services d'enquête criminelle du Caire. Ci-dessous, un point sur la situation à 12h TU avec notre correspondant Ahmed Sami au Caire.
Réactions internationales
A l'étranger, l'Union européenne reste prudente face à l'évolution de la situation en Egypte. Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, a appelé Hosni Moubarak « à dialoguer immédiatement avec l'opposition ». Mais les ministres des Affaires étrangères des 27, réunis à Bruxelles, se sont gardé de réclamer ouvertement le départ du président égyptien.
De son côté, l'administration américaine a ajusté sa position. Hillary Clinton prône désormais publiquement une « transition » en Egypte. Tant en Egypte qu’aux Etats-Unis, des voix s’élèvent pour inciter le gouvernement américain à exiger le départ du président Moubarak. Ecoutez ci-dessous les précisions de notre correspondante Alexandra Stern à Washington.
Edition : Anne Le Touzé (avec AFP, RTR) / Sébastien Martineau