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Handicap : l'extraordinaire exemple d'Edith Compaoré

Richard Tiéné
22 juillet 2021

La restauratrice burkinabè fait partie des jeunes qui reussissent malgré leur handicap. Elle surmonte les dures réalités de la vie grâce à son restaurant.

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Edith Compaoré dans son restaurant en train de cuisiner l'un des ses délicieux plats
Edith Compaoré dans son restaurant en train de cuisiner l'un des ses délicieux plats Image : Richard Tiene/DW

Édith Compaoré est une jeune fille en situation de handicap. Mais à la différence de nombreuses personnes vivant dans des conditions plus reluisantes,

Èdith est au four et au moulin pour faire tourner son restaurant situé dans le quartier populaire de Dapoya au cœur de Ouagadougou

"Je rends grâce à Dieu car mon restaurant marche relativement bien. C’est maintenant que les clients arrivent. Je prépare du riz, du tô, du haricot, de l’attiéké, du donkounou, du placali et de la soupe. Je travaille seule ici mais par moment je me fais aider."

À des rares occasions et quand son temps le lui permet, Edith est aidée dans ses tâches par sa cousine Marina.

"Je viens l’aider souvent quand je quitte l’école. Je viens l’aider et je sers aussi les clients.  Elle est courageuse. Je n’arrive pas à faire ce qu’elle réalise souvent."

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L'accident, l'amputation

"Un jour, j’ai trébuché et je suis tombée puis mon bras s’est fracturé. Par la suite, j’ai été amputé en vue d’éviter une infection cancérigène. J’ai un handicap, certes, je me débrouille et j’en suis fier. De nombreuses personnes apprécient ce que je fais. Ils m’encouragent. Certains clients sont fidèles à mon restaurant, d’autres rentrent chez eux avec mes repas qu’ils trouvent appétissants", se souvient Edith Compaoré.

Les clients qui marquent une halte dans ce restaurant ne le font pas par compension. Il trouve le menu de cette brave dame alléchant et délicieux. 

"Ce plat est appréciable. Nous étions à la recherche d’un restaurant. Le hasard nous a conduit ici. Elle a mes bénédictions. Certaines personnes ont un bon état physique mais ne peuvent pas travailler comme elle."

Ecoutez le portrait d'Edith Compaoré

"Cette jeune fille est exceptionnelle. Le tô a été bien préparé et la sauce est délicieuse. Nous lui prodiguons nos bénédictions. Que tous ceux qui peuvent lui apporter une contribution pour l’aider à développer son restaurant, le fasse. Ainsi nous serons toujours heureuses de venir manger ici."

"Ses plats son doux ! On a l’habitude de manger. On mange bien ici ! Elle n’a qu’à continuer. Le to coute 300F CFA et le riz 500F."

Une situation de handicap ne saurait être un frein à l’épanouissement d’un individu. C’est l’avis de nombreux citoyens. 

"Pour ceux qui travaillent malgré leur handicap, il faut les encourager et les féliciter. Le handicap ne saurait être un blocage ou objet d’humiliation. S’ils arrivent à obtenir leur pitance, leur pain quotidien, c’est déjà bien."

"Je lance un appel à tous ceux qui sont en bonne santé à réellement se prendre en charge. Le travail paye toujours."
  
"Dès le bas âge si on n’inculque pas à l’enfant qu’il doit travailler de ces dix doigts pour pourvoir subvenir à ses besoins, c’est très difficile. Nous avons un pincement au cœur quand nous nous arrêtons au feutricolore et nous voyons des personnes bien portantes mendier (NDLR), nous sommes sans voix. Nous ne devons pas juger les autres, mais nous estimons que lorsque nous disposons de tous nos membres nous devons essayer de faire ce que nous pouvons. Dieu pourvoira etc."

Edith a l’intention d’avoir un restaurant plus grand et d’embaucher des jeunes filles afin de leur assurer une véritable autonomie financière. 

"J’aimerais avoir un endroit plus vaste et adapté à mon commerce. Je n’ai pas suffisamment de matériel. Je ne dispose pas de gaz, de tables, de chaises et bien d’autres matériels de restauration", espère la jeune restauratrice.

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