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Démission officielle du président malien

9 avril 2012

Suite à l’accord conclu vendredi entre la junte militaire et la Cédéao, Amadou Toumani Touré, renversé par un coup d’Etat le 22 mars, a présenté sa démission dimanche soir pour permettre une transition politique.

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Amadou Toumani Touré
Amadou Toumani TouréImage : picture-alliance/dpa

Le président Amadou Toumani Touré a remis dimanche soir sa lettre de démission au ministre burkinabè des Affaires étrangères Djibrill Bassolé, en charge de la médiation ouest-africaine. Devant les caméras, il a déclaré avoir pris sa décision « sans pression » et « pour l'amour de son pays ». Il s'agissait de sa première apparition publique depuis le putsch du 22 mars. La démission du chef de l'Etat était le premier point prévu par « l'accord-cadre » signé vendredi entre la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest et les putschistes, qui se sont engagés à rendre le pouvoir aux civils.

Retour à l'ordre constitutionnel

Cet accord prévoit que, conformément à la Constitution, le président  de l'Assemblée nationale assume les fonctions de président par intérim et organise une élection présidentielle. Plus de détails sur le processus de transition avec notre correspondant à Bamako, Yaya Konaté. Vous pouvez écouter ses explications en cliquant sur le lieu ci-dessous.

Mali Lage Montag - MP3-Mono

L'accord prévoit aussi l'adoption d'une loi d'amnistie pour les militaires de la junte. L'actuel président de l'Assemblée nationale Dioncounda Traoré, a rencontré lundi matin le chef des putschistes, le capitaine Amadou Sanogo, au camp militaire de Kati. Après l'investiture de Dioncounda Traoré comme président par intérim, un Premier ministre de transition « disposant des pleins pouvoirs » doit ensuite être nommé à la tête d'un « gouvernement d'union nationale ». Les médiateurs ouest-africains ont dit espérer que le premier Conseil des ministres se tiendrait « avant vendredi ».

Le Nord du Mali toujours en crise

Le président de l'Assemblée nationale Dioncounda Traoré (au centre) avait été contraint à s'exiler après le putsch
Le président de l'Assemblée nationale Dioncounda Traoré (au centre) avait été contraint à s'exiler après le putschImage : AP

Si le processus de transition est en bonne voie à Bamako, il ne règle pas pour autant le conflit dans le Nord du Mali. La région est toujours aux mains de rebelles touaregs et de groupes islamistes armés. Selon les ONG, la crise humanitaire ne cesse de s'y aggraver : la population est frappée par la famine et n'a plus accès à des soins de santé. Face aux revendications d'indépendance des rebelles, la Cédéao a rappelé « à tous les groupes armés » que le Mali est un pays « indivisible » et qu'elle « usera de tous les moyens, y compris le recours à la force, pour assurer l'intégrité territoriale du Mali ». Elle envisage d'y envoyer 2.000 à 3.000 soldats, mais cette mission doit encore être approuvée par les chefs d'Etat.

Auteur : Aude Gensbittel (avec dpa, AFP, reuters)
Edition : Kossivi Tiassou