Douche froide
8 juin 2010Le gouvernement n'aurait pas pu mieux s'y prendre pour gâcher un été qui avait pourtant à peine commencé, déplore la Tageszeitung ; le budget 2011 est une douche glacée, en particulier pour ceux qui n'ont déjà pas grand chose. Les coupes dans les allocations chômages et les aides au logement sont brutales et vont changer de manière radicale la vie de nombreuses personnes qui vivent déjà en dessous du seuil de pauvreté.
Déception également du côté de la Süddeutsche Zeitung. Le problème majeur de ce plan de rigueur est de ne pas être équilibré socialement. Or, un programme de cette ampleur ne peut être accepté que si les gens ont l'impression que tout le monde doit fournir plus ou moins le même effort. Que dire alors de l'idée de taxer les banques pour faire rentrer à peine deux milliards d'euros par an dans les caisses de l'Etat ? On croirait à une mauvaise blague, voire à un affront de la part du gouvernement.
Pour die Welt, malgré le ton très théâtral avec lequel la chancelière Angela Merkel a annoncé le plan de rigueur, ce dernier n'est pas particulièrement ambitieux. Surtout, poursuit le quotidien, il ne permet pas de consolider à long terme les dépenses de l'Etat, ce qui devrait pourtant être l'objectif numéro un.
Dans un tel contexte, la question de la succession de Horst Köhler au poste de président fédéral prend une nouvelle tournure. Chaque jour qui passe montre à quel point l'opposition a réussi un grand coup en lançant le charismatique Joachim Gauck dans la course, note la Neue Osnabrückner Zeitung. L'éclat de ce militant des droits civiques rejaillit sur le parti social-démocrate et sur les Verts. Christian Wulff, le candidat de la droite et des libéraux, paraît bien creux en comparaison. Même s'il parvient à être élu, ses débuts risquent d'être difficile. Rien de bon, donc, pour Angela Merkel.
Cette élection ressemble à tout sauf à une partie de plaisir, écrit enfin la Westdeutsche Allgemeine Zeitung. Joachim Gauck, un homme au-dessus des partis, a estimé ce week-end qu'il aurait tout aussi bien pu être le candidat de la chancelière. Cette déclaration a dû sonner comme une insulte aux oreilles de cette dernière.
Auteur: Konstanze von Kotze / Redaction: Anne le Touzé