Donnant donnant...
12 mai 2011La Commission d'éthique sur la sortie du nucléaire créée par Angela Merkel au lendemain de la catastrophe de Fukushima s'adresse en fait à tous ceux qui considéraient jusqu'ici négligeable le risque d'un accident nucléaire en Allemagne, relève la Frankfurter Rundschau. C'est pour cela qu'elle ne doit pas hésiter à dire clairement que, premièrement, il est possible de réduire les problèmes entraînés par cette sortie du nucléaire et, deuxièmement, que cette dernière est urgente pour supprimer le risque d'une catastrophe à la Fukushima.
Pour la Tageszeitung, il n'est pas étonnant que les Verts acceptent le rapport préliminaire de la commission d'éthique. En effet, il préconise d'annuler le prolongement de la durée de vie des centrales allemandes. Une exigence depuis longtemps formulée par les écologistes. Dans ce contexte, si la Süddeutsche Zeitung revient sur le démarrage annoncé par l'Iran de son réacteur de Buscher, elle le replace dans son contexte régional. En relançant sa politique nucléaire et en réclamant de nouveaux entretiens avec le Conseil de Sécurité des Nations-Unies, le président Ahmadinedjad veut redorer son blason et conforter sa position vacillante au sein du régime iranien. Mais tant que Téhéran ne veut pas être franc sur son programme nucléaire, les négociations sont inutiles.
Autre sujet international traité par les quotidiens allemands : la montée des populistes au Danemark qui veut réintroduire les contrôles à ses frontières. C'est la faute aux populistes danois du PPD, analyse la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Ce parti a apporté son soutien au gouvernement conservateur minoritaire dans sa réforme des retraites en échange de la mise en place de cette mesure restrictive. Ceci explique cela.
Est-ce la fin de l'espace Schengen ? s'interroge par contre die Welt. Berlin veut en effet demander aujourd'hui à Bruxelles, lors du sommet des ministres de l'Intérieur, de réintroduire les contrôles à ses frontières. Ceci révèle bien les dissensions nées entre les Etats européens au sujet des réfugiés d'Afrique du Nord. Pour certains, dont Paris et Berlin, la situation actuelle pourrait être évitée si Rome et Athènes appliquaient les procédures prescrites de demande d'asile au lieu de crier, comme Silvio Berlusconi, au « tsunami humain » pour ne pas les respecter. Si Cecilia Malmström, la Commissaire européenne en charge des questions d'immigration, conçoit que les accords de Schengen puissent être revus sur les contrôles des frontières intérieures, elle n'en appelle pas moins les États membres à la solidarité pour résoudre cette crise des réfugiés.
Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Konstanze von Kotze