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Don de sang pour les victimes des attaques au Burkina

Rémy Mallet | Avec agences
9 juin 2021

Après l’attaque le week-end dernier à Solhan (nord-est) des gestes de solidarité se multiplient. A Ouagadougou, une organisation d'étudiants a organisé une collecte de sang.

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Don de sang
Des étudiants burkinabés viennent en aide aux victime de l'attaque de Sohlan par des dons de sang Image : picture-alliance/Eibner/D. Fleig

Au moins 120 étudiants se sont présentés au Centre national de transfusion sanguine de Ouagadougou. Il s’agit pour eux de donner leur sang en signe de solidarité avec les victimes de l’attaque par des présumés djihadistes du village de Sohlan.  

Amadou Dicko est le président de l'Association des élèves et étudiants pour le développement de Yagha, la province dans laquelle s’est produite le drame. Face à cette situation, il n’avait pas d’autre choix que d’agir. 
"C’est de là d’où nous venons. Et un drame de ce genre ne peut pas s’y produire sans que nous agissions", affirme-t-il. 

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L'attaque de Solhan est la plus meurtrière depuis 2015
L'attaque de Solhan est la plus meurtrière depuis 2015Image : Str/AFP

Comme Amadou, Ouamarou Bokoum, lui aussi étudiant, n’a pas pu s’empêcher de venir en aide aux victimes. Il voulait à tout prix faire quelque chose. 
"J'ai demandé à mon père comment je pouvais aider. Il m'a dit de jeûner car je suis musulman. J'ai jeûné hier et je suis venu donner mon sang aujourd'hui", confie-t-il. 

La mobilisation de ces jeunes étudiants est saluée par l’infirmière du Centre, Félicienne Ouédraogo. "Ils sont venus en grand nombre. Ils se sont vraiment mobilisés. Nous les félicitons beaucoup car grâce à eux, nous avons obtenu plus de 85 poches de sang jusqu'à présent."

Au moins 160 personnes sont mortes et de nombreuses autres ont été blessées après que des hommes armés ont abattu des civils, brûlé des maisons et le marché de Solhan.

 

Inquiétude chez les humanitaires 

Une violence qui inquiète le Comité international de la Croix-Rouge. Laurent Sagy est le responsable du CICR dans le pays.  

"Le sentiment du CICR, c’est une extrême préoccupation quant à une certaine spirale de la violence avec les populations civiles qui sont prises entre le marteau et l’enclume."

Selon lui, certaines personnes blessées par armes à feu ont des fractures ouvertes. Des médicaments contre la douleur sont nécessaires mais il en faut plus. 

Depuis cinq ans, l'armée burkinabè, mal équipée et sous-entraînée, s'efforce d'endiguer une insurrection djihadiste liée à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique.

L'attaque de Sohlan est la plus meurtrière depuis 2015. En raison de cette violence,  le pays compte plus de 1,2 million de déplacées internes.