Deux grandes actualités en Allemagne : le lait et Telekom
3 juin 2008Les fermiers laitiers allemands ont bien évalué leur situation : ils savent qu'ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour s'en sortir, affirme la Tageszeitung. Les hésitations populistes du ministre de l'Agriculture Horst Seehofer prouvent qu'ils ne peuvent pas se fier à la politique. L'année dernière, lorsque les prix du lait ont augmenté, il était du côté des consommateurs et s'est battu pour les rabaisser. Maintenant que les prix se sont écroulés, le ministre soutient les revendications des agriculteurs avec une augmentation des subventions.
« Des producteurs de lait amers » titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Malgré toutes les tentatives pour limiter les quantités au moyen de quotas, il y a trop de lait. C'est pourquoi le lait n'est pas cher (contrairement au pétrole). Si les producteurs décident alors de ne plus en livrer, c'est leur bon droit. Il leur appartient. Mais ils sont aussi eux-mêmes responsables de ce problème d'excédents, car ils ont élargi leur production du temps où les prix étaient élevés. C'est de l'économie de marché appliquée, on ne peut pas y faire grand-chose.
Die Welt se penche sur un autre dossier qui touche actuellement l'Allemagne : l'affaire d'espionnage chez Deutsche Telekom. Rien de plus fâcheux n'aurait pu se produire pour le ministre de l'intérieur Wolfgang Schäuble, de l'avis du quotidien. On est en plein débat sur l'utilisation des nouvelles technologies d'information dans la lutte contre le terrorisme mondial et la criminalité organisée, et là le scandale des télécoms surgit et fait la Une des journaux chaque jour. Ceci est d'autant plus fâcheux que l'énorme agitation qui a lieu dans les étages supérieurs du géant rose ébranle la confiance des citoyens.
On a discuté pendant des années pour savoir si l'observation des données personnelles était une chose malhonnête réservée aux gens malhonnêtes, rappelle la Süddeutsche Zeitung. Mais la protection de la vie privée, explique la SZ, n'est pas une question de protection de données abstraites, mais de citoyens bien réels.