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Deux députés soupçonnés de corruption en Allemagne

Georges Ibrahim Tounkara
9 mars 2021

Ils auraient touché des pots-de-vin en marge de commandes de masques de protection contre le conoravirus. Les deux députés ont annoncé leur démission.

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 Nikolas Löbel a fini par jeter l'éponge à la suite de cette affaire
Nikolas Löbel a fini par jeter l'éponge à la suite de cette affaireImage : Jörg Carstensen/dpa/picture alliance

Nikolas Löbel est député de Mannheim. Il est  âgé de 34 ans et appartient à la CDU d’Angela Merkel. Il  a annoncé non seulement sa démission du Bundestag, la chambre basse du Parlement, mais même son retrait de la politique.

Nikolas Löbel est soupçonné d’avoir touché environ 250.000 euros de commissions pour avoir servi d'intermédiaire dans des contrats d’achats de masques, passés entre des fabricants chinois et les autorités locales. C’était en 2020, au début de l’épidémie de Covid-19.

Nikolas Löbel a admis des erreurs au journal " Die Welt" : "En tant que membre du Bundestag, j'aurais dû agir de manière plus sensible dans mes activités commerciales, surtout dans la situation spéciale de pandémie", a-t-il déclaré dans un mea culpa tardif.

Georg Nüßlein aussi...

Autre député sur la sellette : Georg Nüßlein, également député conservateur (CSU). Il est âgé  de 51 ans et était le spécialiste des questions de santé au sein groupe CDU-CSU du Bundestag. Sa société aurait  touché plus de 600 000 euros de commission pour avoir aidé une entreprise à décrocher des contrats  d’achats de masques. Il a lui aussi annoncé sa démission du groupe parlementaire, mais il compte aller jusqu'à la fin de son mandat de député.

Ces  scandales secouent les conservateurs à six mois des élections législatives prévues en septembre. La coalition au pouvoir est aussi ébranlée.

Le SPD monte au créneau

Le parti social-démocrate, le SPD, partenaire de la coalition gouvernementale avec les conservateurs, est  monté au créneau. Pour le chef du SPD, "tous les démocrates doivent s'inquiéter du fait que la cupidité et le népotisme n'ont aucune chance dans nos Parlements". 

Pour éviter de tels scandales, un registre de transparence, également connu sous le nom de registre des lobbyistes, a récemment été adopté par la Grande Coalition au pouvoir. Il est censé apporter plus de clarté en établissant une liste des groupes d'intérêts.

Un registre plus corsé 

Dans une usine de fabrication de masques en Chine
Dans une usine de fabrication de masques en ChineImage : VCG/imago images

À l'avenir, les lobbyistes devront inscrire leur nom dans le registre et fournir des informations sur leur employeur ou leur client. Y comrpis ceux qui approchent le gouvernement et les ministères. Cette disposition a été ajoutée au projet antérieur.

L’organisation anti-corruption "Transparency International" demande pour sa part que certaines formes de lobbying ne soient plus autorisées. "Le règlement intérieur du Bundestag devrait être modifié pour sanctionner explicitement certaines formes de lobbying, comme dans le cas de Nüßlein et Löbel", estime le président de l’ONG.

Le chef de la CDU, Armin Laschet, entend pour sa part tirer toutes les conséquences de cette affaire. L'un des possibles candidats de la CDU à la chancellerie promet ainsi de "faire le ménage".

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle