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Deuil national au Faso : quel impact sur l'économie ?

Richard Tiéné
23 janvier 2020

Avec la multiplication des attaques terroristes, le Burkina Faso décrète régulièrement des deuils nationaux. Une mesure généralement respectée mais certains s'interrogent sur son utilité réelle et son impact économique.

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Burkina Faso, Ouagadougou
Image : dpa

'On n'évalue pas les incidences d'un deuil national sur l'économie' (I. Bayala) - MP3-Stereo

Drapeau en berne, interdiction de réjouissances populaires et de manifestations à caractère récréatif, ce sont les points essentiels du décret sur le deuil national. Une mesure pour rendre hommage aux 36 civils abattus lundi par des terroristes à Nagraogo et à Alamou dans le centre nord du pays.

Si le deuil est relativement bien respecté par les Burkinabè, ils sont tout de même nombreux à émettre des réserves au sujet quant à son utilité réelle. "Moi je pense que décréter un deuil national c'est bien parce que ça permet de marquer un arrêt pour montrer notre compassion", concède cette habitante de Ouagadougou. "Il faut des actions fortes avant ces attaques. Il faut que le gouvernement prenne des dispositions pour prévenir même ces attaques."

Avant de penser deuil, penser réponse militaire

Prendre des dispositions qui vont au-delà des hommages c'est un avis que partage également l'activiste Imotep Bayala, fondateur du Cadre 2 heures pour Kamita, une organisation créée en 2013 par des étudiants de l'université Joseph Ki-Zerbo. Selon lui, une réponse militaire pourrait être un signal fort face à la recrudescence des attaques terroristes qui endeuillent les populations.

"Il faut que nous arrêtions avec la succession des deuils et que d'un deuil à un autre, on puisse l'éviter parce qu'on aurait créé une réponse militaire et défense adéquate qui empêche les Burkinabè de mourir. Finalement, on fait la campagne de victoire de terroristes."

Conséquences sur l’économie

L'incidence économique des décrets relatifs aux deuils nationaux n'a jamais été évaluée dans ce contexte marqué par les attaques à répétition des groupes armés. Pour Imotep Bayala, cela profite aux terroristes.

"On n'évalue jamais assez les incidences d'un deuil qu'on décrète sur l'économie nationale qui est déjà énormément fragilisée du fait de l'état généralisé d'insécurité dans lequel nous nous trouvons. Nous finirons par conforter les terroristes en leur disant qu'ils nous atteignent au cœur de notre âme nationale."

Le deuil national prend fin ce jeudi.