Des morts et des évadés à Bangui
29 septembre 2015L'appel lancé depuis l'ONU à New York par la présidente de la transition centrafricaine, Catherine Samba Panza, ne semble pas recevoir un écho favorable. Elle a demandé aux Centrafricains de garder leur calme et a appelé les jeunes à ne pas céder à la manipulation. Face à l'ampleur des tensions, la présidente a écourté son séjour aux États-Unis. Une réunion sur la Centrafrique était pourtant prévue jeudi en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies.
Lundi, trois manifestants ont été tués et sept blessés par des tirs de Casques bleus de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), chargés de la protection des abords du palais présidentiel. Les manifestants s'étaient dirigés vers la présidence en réclamant la démission de la présidente de transition.
Gervais Lakosso, acteur de la société civile et un des meneurs de la contestation, appelle au maintien du mot d'ordre de grève lancé aux travailleurs. Il est particulièrement critique à l'encontre de la communauté internationale, comme vous pouvez l'entendre en cliquant sur le lien ou l'image principale.
Un assassinat suivi de pillages
Un assassinat a servi de détonateur à cette nouvelle explosion de violences dans la capitale centrafricaine. Selon des habitants, un conducteur de moto-taxi a été égorgé samedi matin au PK-5, ce qui a déclenché des violences dans ce quartier majoritairement musulman. Violences et pillages de commerces, d'entrepôts et de maisons se sont ensuite étendus aux quartiers limitrophes. Dans la soirée, les détenus de la prison centrale Ngaragba se sont évadés, selon une source militaire. Il s'agirait pour la plupart de miliciens anti-balaka.
Lourd bilan
Médecins sans frontières (MSF) parle notamment d'au moins 21 tués: "En 24 heures, plus de 100 blessés et 21 décès ont été enregistrés, mais le bilan définitif pourrait être plus élevé", indique l'ONG. L'Unicef fait état d'"une trentaine de tués" dans un communiqué.