Des braises sous les cendres en Egypte
17 janvier 2014La plupart des journaux commentent le référendum sur la Constitution en Égypte. Une consultation dont le résultat a un arrière-goût soviétique, écrit la Süddeutsche Zeitung. Le pays reste coupé en deux. Le boycott des Frères musulmans est un "non" au gouvernement. Au lieu de faire de grandes déclarations héroïques, le général Al Sissi devrait plutôt inclure tous les citoyens dans une politique, y compris les islamistes.
Il est relativement sûr que la plupart des Égyptiens n'ont pas lu les 247 articles de la Constitution, estime la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Mais ils aspirent au calme, après les bouleversements de ces dernières années et les affrontements sanglants dans les rues. Seul un militaire peut répondre au désir de tranquillité des Égyptiens. Mais ils ne lui ont pas donné carte blanche, prévient le quotidien de Francfort. Le général Al Sissi va se rendre compte que les braises de la révolution rougeoient encore sous les cendres.
Pour Die Welt, il est clair que les Égyptiens n'ont pas voulu l'État religieux intolérant souhaité par les Frères Musulmans. En juillet, l'armée a transgressé le droit en renversant un président démocratiquement élu. Mais c'était une bonne intuition, salue le journal. Le résultat du référendum donne une tendance claire, le peuple a des droits garantis et se met sous la protection des militaires. On peut seulement espérer que l'armée va faire bon usage de ce pouvoir. Car l'Égypte est à terre, armée et Frères musulmans en sont responsables. Selon Die Welt, le pays va devoir apprendre quelque chose de nouveau : l'art de négocier le compromis.
La situation sécuritaire se détériore en Afghanistan, pour autant, la plupart des organisations non gouvernementales ne veulent pas être protégées par des militaires, commente die tageszeitung. Non pas pour des raisons idéologiques, mais parce que des soldats d'élite camouflées en travailleurs humanitaires ont semé la confusion et entraîné la méfiance. Selon le journal, l'instrumentalisation de la lutte contre la pauvreté pour combattre l'insurrection est l'un des points les plus problématiques de l'engagement en Afghanistan. Il faut que cela cesse.