Départs, transports et découvert(e)s
19 août 2008Musharraf avait une vision, explique die Welt : être un Atatürk pakistanais à la tête d'un pays sécularisé. Visant la démocratisation par l'instruction, il voulait démanteler le réseau des écoles coraniques. Désormais, le rêve d'un Pakistan sécularisé est renvoyé aux calendes grecques. Outre la misère endémique, la natalité galopante et l'influence islamiste, l'échec du général est surtout dû à son incapacité à fédérer un consensus national.
Le meilleur pote de Bush s'en va, le titre de la Tageszeitung illustre l'inquiétude du monde face à la vacance du pouvoir dans un pays instable où l'emprise des talibans est plus vivace que jamais. Pour la Süddeutsche Zeitung, Musharraf parti, l'Occident peut désormais apporter la preuve de sa volonté de pacifier durablement la région.
Le quotidien de Munich titre aussi en gras sur les bénéfices record des chemins de fer allemands et sur l'augmentation simultanée de leurs tarifs, soi-disant pour cause de hausse des prix de l'énergie. Ici, dans la perspective de l'entrée en Bourse de la Deutsche Bahn, l'on devine aisément qu'après la privatisation, le plus important ne seront pas les voyageurs mais bel et bien les actionnaires.
Les abus révélés dans le commerce des données individuelles, ayant conduit à des prélèvements illicites sur des comptes bancaires, sont également à la une de nombreux journaux allemands. Scandale, lance la Frankfurter Rundschau. En voyant leurs boîtes aux lettres submergées de publicités indésirables, les consommateurs savent depuis longtemps que leur adresse postale est devenue une valeur négociable. Et le quotidien de critiquer les déclarations des politiciens qui affirment que les lois actuelles suffisent à protéger les données individuelles. La confiance c'est bien mais le contrôle c'est mieux, suggère la Frankfurter Allgemeine Zeitung pour remettre les pendules à l'heure. Le client avisé doit prendre des précautions dans l'utilisation de ses données sensibles. Et puis, en raison de la masse qu'elles représentent, les banques ne pourront jamais vérifier correctement une par une les demandes de prélèvement bancaire. L'on est en droit d'attendre du titulaire d'un compte bancaire qu'il contrôle les opérations qui s'y déroulent.