Démission de Laurenz Meyer
23 décembre 2004La présidente de la CDU n’a décidément pas de chance avec ses secrétaires généraux, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Les deux personnes qu’elle avait choisi pour diriger l’opposition l’ont déçue, mais ont aussi déçu les membres du parti et l’opinion publique. Angela Merkel a-t-elle eu la main plus heureuse avec son troisième choix, le juriste Volker Kauder ? On n’aura la réponse définitive que dans quatre ans, si tout va bien, estime le quotidien conservateur, ou bien plus tôt si les choses vont mal.
Pour la Süddeutsche Zeitung, l’affaire Meyer révèle avant tout les défauts de la présidente de la CDU, qui a hésité avant de se résoudre à renvoyer son secrétaire général. Angela Merkel ne voulait pas qu’on lui reproche une fois de plus de liquider un homme, écrit le quotidien de centre gauche. Elle ne voulait pas apparaître de nouveau comme quelqu’un qui se débarasse illico presto de ses fidèles alliés dans les temps difficiles, et en plus juste avant Noël. Pour le journal, ce raisonnement est incompréhensible : aucun individu sain d’esprit ne peut en douter : la chute de Laurenz Meyer n’est due à personne d’autre qu’à Laurenz Meyer lui-même. Le secrétaire général est devenu un fardeau pour son parti par sa propre faute. Si Angela Merkel n’a pas compris cela, conclut la Süddeutsche, alors ce n’est pas de ses capacités de direction dont il faut douter, mais de ses capacités de jugement.
Angela Merkel est au tapis écrit la Tageszeitung. Pas seulement parce qu’elle a réagi avec hésitation et manque de professionnalisme dans cette affaire, mais avant tout parce que le président d’un parti n’a pas d’allié plus proche que son secrétaire général. Pour le journal alternatif de gauche, une attaque réussie contre un secrétaire général touche aussi son supérieur, et c’est d’ailleurs le but premier de certaines d’entre elles. On ne saura sans doute jamais qui a révélé les informations sur les revenus secrets de Laurenz Meyer. Mais les spéculations vont bon train et l’on se tourne vers la CDU elle-même. Il est également intéressant de voir à quel point ce secrétaire général pourtant populaire avait reçu peu de soutien et de solidarité de la part de son parti ces derniers temps. Non pas qu’il l’ait mérité, poursuit la taz, mais même des politiciens impliqués dans des affaires bien plus graves, comme l’ancien chancelier Helmut Kohl, ont pu continuer à compter sur leurs amis politiques.